1 novembre 2012 - 00:00
20 ans de mairie
Claude Bernier, toujours vivant
Par: Le Courrier

Il y a 20 ans, jour pour jour, Claude Bernier était élu à la tête de la Ville de Saint-Hyacinthe. Au soir du 1 er novembre 1992, il apparaissait triomphant devant ses partisans, au rythme de la chanson Toujours vivant.

Ce soir-là, il était loin de se douter qu’il serait encore fidèle au poste 20 ans plus tard.

« Les journées sont bien remplies. Il y a des projets. Je m’attarde plus à ce qu’il y a à faire qu’à ce qui est fait », a confié le maire en observant LE COURRIER du 3 novembre 1992, sa photo à la une, les bras dans les airs (voir la une de cette édition).La soirée électorale avait été mémorable. Directeur à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme, Claude Bernier n’avait jamais fait de politique avant d’être élu par 75 % du suffrage devant le coloré Clément Rhéaume, qui avait consacré douze années à la mairie. Vingt ans plus tard, M. Bernier est toujours en réflexion quant à savoir s’il se présentera aux élections de novembre 2013. Rencontre avec le maire qui regarde en avant.

De la PHD à la mairie

L’idée de faire le saut en politique, Claude Bernier l’a eue dans la cafétéria de la Polyvalente Hyacinthe-Delorme (PHD). Directeur, il ne lui restait que quelques années de services à rendre pour s’offrir une retraite bien méritée.

« On était autour d’une table, des collègues et moi. On parlait des élections municipales qui s’en venaient. Et certains ont commencé à dire que je devrais me présenter », se souvient le maire. « Gaston Vachon a accepté de m’aider et je me suis lancé. On était à la fin août, à deux mois de l’élection! »M. Bernier n’a jamais regretté sa décision. « Quand j’ai été élu, je pensais rester quatre ans. Mais quand tu commences, tu as des projets que tu veux réaliser, des défis qui se présentent et que tu veux relever, des gens qui te disent qu’ils comptent sur toi pour faire ceci et cela. Et surtout, il y a eu la confiance de la population, que j’ai sentie, et qui donne le goût de continuer. »En 20 ans, le maire Bernier a remporté six élections : deux par acclamation et trois par plus de 75 % des voix. Il s’est rendu disponible sept jours par semaine, n’a jamais manqué une seule séance du conseil municipal et a donné une centaine d’allocutions par année. « J’ai travaillé avec six équipes différentes d’élus. Mon objectif, c’est toujours de regrouper tout le monde autour d’un projet. Dans 95 % des cas, nos résolutions sont adoptées à l’unanimité. C’est certain que c’est plus difficile avec le dernier conseil, parce que les élus changent souvent d’avis. Mais je respecte ça. »« J’aime qu’on échange, qu’on se mette d’accord et j’ai toujours fonctionné comme ça, poursuit-il. On ne peut pas arriver en roi et dire : « C’est comme ça que ça marche, tassez-vous! ». Peut-être que ça marche pour Régis à Québec, mais ce n’est pas ma façon à moi ». À la manière d’un chef d’orchestre, le maire Bernier dirige, mais ne joue pas. Il guide les discussions, mais ne se prononce pas « Pourquoi dire que je suis d’accord avec les uns ou les autres si un projet est adopté à majorité de toute façon? Si je n’étais vraiment pas d’accord, j’imposerais mon veto. Autrement, il faut comprendre que je me rallie à la majorité. Si les élus sont d’accord, je suis d’accord avec eux. Et si on regarde tout ce qui a été fait en 20 ans, ma façon de procéder ne doit pas être si mal! »

Ses bons coups

Quand vient le temps de parler des grandes réalisations des 20 dernières années, la liste est vertigineuse. De la valorisation des bénévoles, dont il est fier, au développement des infrastructures, les projets menés à bon port n’ont pas manqué.

Sur le plan des finances, bien sûr, le maire Bernier et son équipe ont réussi à éliminer la dette de l’ex-Ville, la faisant passer de 68 M$ en 1992 à 0 $ en 2007.« Quand je suis arrivé, pour chaque dollar que l’on retirait des citoyens, le tiers était consacré à rembourser la dette. Ça limite pas mal le montant avec lequel tu travailles. »La gestion de la crise du verglas de 1998 reste aussi un moment fort de ces dernières années, comme les festivités du 250 e anniversaire de Saint-Hyacinthe quelques mois plus tard. « Ce fut une grosse année, assez mémorable! Avec les Jeux du Québec, les festivités du 250 e anniversaire ont été parmi les plus gros événements organisés au cours de ma carrière politique. »Il y a bien eu, aussi, des dossiers plus complexes : la signature de l’entente en loisirs et avec la MRC, le transfert des effectifs policiers à la Sûreté du Québec et la fusion des municipalités, qui « prend aujourd’hui tout son sens, au fur et à mesure que la ville se développe ». Puis, n’oublions pas la Cité de la biotechnologie et la biométhanisation qui ont placé Saint-Hyacinthe au rang de leaders dans ces domaines respectifs. Et bien sûr, depuis quelques années tout particulièrement, les projets d’infrastructures ont retenu l’attention, avec l’aménagement du Centre aquatique, du Chalet Les Salines, du terrain de soccer, des centres communautaires. « Je n’ai rien fait seul », répète-t-il, soulignant au passage les contributions des élus, de l’administration municipale et plus particulièrement d’Alain Rivard, puis de Louis Bilodeau, à la direction générale. « Je remercie surtout la population parce que pendant 20 ans, elle m’a fait confiance. Vingt ans, ce n’est pas évident. C’est six élections. Pendant 20 ans, j’ai réussi à passer à travers tous ces débats, note le maire Bernier. Il faut que le travail soit toujours passionnant, en contrepoids aux briques que tu peux recevoir. Et il faut surtout que tu sois capable de recevoir les briques sans que ça te jette par terre! »

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