13 novembre 2014 - 00:00
La mairie, un an après
Claude Corbeil a su s’organiser
Par: Benoit Lapierre
Claude Corbeil ne savait pas vraiment ce qui l’attendait lorsque, au soir du 3 novembre 2013, il est devenu le 24

Douze mois plus tard, M. Corbeil constate qu’il s’est bien acclimaté à son nouvel environnement, parvenant à puiser en lui suffisamment d’énergie pour concilier la mairie et son travail à la ferme. « J’étais passé par l’UPA, la Fédération des producteurs de porc, la Chambre de commerce, le CLD, mais à vrai dire, je n’étais pas impliqué en politique municipale. Maintenant, dès que je sors sur le trottoir, les gens me reconnaissent et m’adressent la parole. Et quand je fais l’épicerie avec ma femme, c’est beaucoup plus long qu’avant. Mais j’aime échanger avec les citoyens, et ils sont contents de me voir. »

Toutefois, il n’aurait jamais cru que le rôle de maire l’occuperait autant. « J’y consacre énormément de temps. J’ai réalisé que M. Bernier était partout, et ça, je ne veux pas que ça change. Mais je le fais différemment. » Outre les séances du conseil, les plénières et les réunions de la vingtaine de comités où il siège, il dit avoir pris part à au moins 30 inaugurations et à une soixantaine d’autres événements de toute nature depuis son élection.

Il s’est aperçu bien vite qu’on ne pouvait pas administrer une municipalité comme on gère une entreprise privée. « Ce n’est pas un business ici, c’est une ville, et tu dois travailler avec ton conseil, l’équipe de gestion. On est imputable, redevable envers les citoyens, et gérer l’argent des autres, c’est toujours difficile », reconnaît-il.

À l’automne 2013, c’est un budget 2014 préparé par l’administration précédente que le nouveau conseil avait dû adopter en vitesse. Cette fois, il a pu prendre part à tout le processus de planification budgétaire, un exercice qui n’est d’ailleurs pas terminé.

« C’est la première fois que je vis un budget. Il y a de gros défis, mais les chiffres, ça ne me fait pas peur : j’aime ça. Ce qui est difficile, c’est de prendre les meilleures décisions possible », explique-t-il.

Il avoue que cet automne, la Ville se retrouve un peu serrée dans ses finances, de sorte que l’annonce, par le gouvernement Couillard, de la suppression de 300 millions $ dans les programmes dédiés aux municipalités arrive à un très mauvais moment. Pour Saint-Hyacinthe, prévient Claude Corbeil, la perte s’élèvera à environ 1 million $, soit 2 cents par tranche de 100 $ d’évaluation.

« Du coup, on passe de 75,5 cents à 77,5 cents en taxe foncière, mais ce n’est pas ça qu’on veut. Ce qu’on veut, c’est épargner les contribuables le plus possible », soutient-il.

Pour la préparation du budget 2015, les conseillers ont été invités à proposer des pistes pouvant mener à des économies ou à de nouveaux revenus possibles, ce qui constitue une nouveauté.

Le maintien du poste de chef de la division Relations publiques qu’occupait Joëlle Jetté, proche collaboratrice du maire jusqu’à son récent départ pour la CRÉ Montérégie Est, fait partie des remises en question, a confirmé Claude Corbeil. Malgré tout, il affirme que le service des Communications de la Ville accomplit un boulot remarquable, tout comme la direction générale. « La direction générale met en branle ce que les élus ont décidé. Celui qui va dire que c’est le directeur général qui mène la ville, qu’il vienne passer une semaine avec moi. Ces gens-là ont énormément de responsabilités », soutient-il.

En 2014, la Ville a mis la dernière main à plusieurs projets qui ont nécessité d’importants investissements : le centre culturel Humania Assurance (La Métairie), qui aura coûté à lui seul près de 10 millions $, le centre multisports C.-A.-Gauvin, le centre communautaire Douville, la bibliothèque Sainte-Rosalie, la participation au projet privé des trois glaces (Isatis Sport). Approuve-t-il tous les choix du précédent conseil? « Je n’ai pas l’intention de jouer à la belle-mère : il faut regarder en avant. Quoi qu’on en dise, on était rendu à l’étape de la livraison dans ces projets-là », répond-il.

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