23 février 2017 - 00:00
Toyota Prius Prime 2017 
Compagne de route
Par: Marc Bouchard
Photo Toyota Canada

Photo Toyota Canada

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Les mauvaises langues se feront un plaisir de dire que de conduire une voiture Toyota n’est pas exactement l’expérience la plus enlevante que vous pourrez vivre. D’autres, dont je fais partie, affirmeront que la route 401 qui relie Montréal à Toronto notamment est l’une des plus ordinaires (à défaut d’autre terme) que l’on peut franchir en voiture. Imaginez si on jumelle les deux...


C’est exactement ce que j’ai fait, la semaine dernière, alors que j’ai fait le choix de me rendre au Salon de l’auto de Toronto en Toyota Prius Prime. Oui, il est vrai que les considérations de consommation ont dicté mon choix (il faut dire que le second véhicule disponible était une camionnette pick-up moins économique). Mais c’est aussi pour vérifier la véritable valeur de la Toyota Prius Prime dans un usage plus intensif que j’ai fait ce choix.

Réglons la chose tout de suite : si j’ai choisi de ne pas parler du Salon de Toronto, c’est qu’il n’a présenté que du réchauffé déjà vu à Détroit et ailleurs. J’ai donc choisi de passer outre.

Pour la Toyota Prius cependant, le défi était de taille. Car ce type de véhicule branchable est d’abord conçu pour maximiser son usage sur de courtes distances. Précisons.

La Toyota Prius Prime dispose d’une batterie de 8.8 kWh et d’un moteur électrique. Branchée durant 5 h 30 environ sur ma prise conventionnelle, elle a réussi à faire environ 30 kilomètres en mode 100 % électrique. Ce qui peut sembler bien peu, mais qui est suffisant pour un usage totalement urbain. Cette autonomie est même prolongée en été (je l’ai fait alors que le froid était au rendez-vous) jusqu’à un peu plus de 45 kilomètres, même si Toyota n’annonce que 35. Bref, la Toyota Prius Prime n’est pas une voiture électrique, mais elle est capable de jouer ce rôle au moins pendant une journée.

Puis, il y a le moteur à essence, un 4 cylindres de 1,8 litre. Les deux motorisations réunies réussissent une autonomie totale de 977 kilomètres. Une fois le mode 100 % électrique désactivé (ou plutôt la batterie à plat), la Toyota Prius ne dispose que d’une aide secondaire. Le résultat est tout de même surprenant : en suivant le trafic ontarien (qui roule un peu plus qu’on ne pourrait le croire, soit un tantinet au-dessus des limites permises) et en jumelant conduite urbaine et conduite d’autoroute, j’ai ramené la Toyota Prius Prime à une moyenne de 5,4 litres aux 100 kilomètres. 

Ça ne vous dit rien? Sachez que j’ai fait la distance Montréal-Saint-Hyacinthe-Toronto-Saint-Hyacinthe-Montréal en deux pleins, pour un total de 71,50 $. Voilà qui est plus concret.

Et la conduite?

La hybride de Toyota a la mauvaise réputation d’être ennuyeuse à conduire. Ce qui était vrai dans sa version originale, mais beaucoup moins maintenant. En fait, outre son allure de soucoupe volante à l’extérieur (que j’aime, mais suis-je vraiment une référence), la nouvelle Toyota Prius Prime peut aisément se mesurer aux autres berlines agréables.

L’espace intérieur est plus que suffisant pour quatre passagers (il n’y a pas cinq places), les matériaux sont de meilleure qualité et le design, bien qu’unique, est aussi agréable. Notre modèle d’essai était notamment muni d’un grand écran de 11,6 pouces logé au centre de la console et réunissait toutes les commandes, allant du confort au divertissement. L’affichage plus traditionnel, tout numérique, est logé au haut de la planche de bord, en position centrale. Il est vrai que cette disposition rend la vision un peu dérangeante, mais la présence d’un affichage tête haute reprenant les principales informations de conduite dans le pare-brise devant les yeux du conducteur, corrige la situation.

La conduite, sans être exaltante, est agréable, et la direction nettement plus communicative que l’ancienne génération, tout cela étant grandement dû à la nouvelle plate-forme plus rigide de Toyota. On ne peut non plus oublier la possibilité de changer les modes de conduite, allant de sport à Eco, qui agissent réellement sur la pédale d’accélérateur.

Les bémols : l’espace de chargement, même s’il est haut, n’offre que peu de place utile. Empiler les bagages ne fait que bloquer la vision.

Les accélérations, vives en mode électrique, deviennent plus laborieuses en mode essence, et pires encore en mode éco.

Malgré tout, je dois l’affirmer, je me laisserais bien tenter. Elle a bien de la concurrence (la Chevrolet Volt notamment), mais elle a quand même un petit quelque chose qui lui permettra de bien s’en sortir.

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