Les dernières semaines ont été remplies d’émotions pour l’ancien numéro 15 du CH. Le 26 novembre, il perdait un premier coéquipier en Gilles Tremblay. Une semaine plus tard, Jean Béliveau nous quittait.
« Ça a été une semaine assez chargée en émotions, a reconnu M. Rousseau lors d’un entretien téléphonique avec LE COURRIER. J’ai perdu mes deux coéquipiers en même temps. » Dans les années 60, celui qui a grandi à Saint-Hyacinthe formait un trio redoutable avec, au centre, Jean Béliveau et, à l’aile gauche, Gilles Tremblay.
Robert Rousseau a pu porter à son dernier repos son joueur de centre. Toujours à sa droite, le Maskoutain a porté le cercueil de Jean Béliveau à l’occasion des funérailles présentées à la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde, le 10 décembre.
« L’organisation du Canadien voulait avoir des joueurs des décennies 50, 60 et 70 [pour porter le cercueil] », a expliqué M. Rousseau. Ainsi, Jean-Guy Talbot et Phil Goyette représentaient la décennie 50, Robert Rousseau et Yvan Cournoyer les années 60 et Serge Savard et Guy Lafleur les années 70.
« Ça a été un moment de recueillement, dit-il au bout de la ligne. On essaie de se rappeler différents souvenirs, les défaites et les victoires. Avec lui, il y a eu plus de victoires! »
Calme et sérénité
Les souvenirs sont nombreux pour Robert « Bobby » Rousseau, qui a joué pendant dix ans avec M. Béliveau, de 1960 à 1970, avant d’être échangé aux North Stars du Minnesota.
« C’était le calme et la sérénité lorsqu’on était avec Jean », décrit l’athlète qui habite maintenant Louiseville, où il est propriétaire du Club de golf Links O’Loup avec ses enfants.
M. Rousseau garde en mémoire la grande générosité de son compagnon de trio, racontant qu’à peine un mois avant son décès, M. Béliveau acceptait toujours de signer des objets que lui apportait régulièrement un collectionneur du Nouveau-Brunswick. « Il n’a jamais refusé qui ou quoi que ce soit. »
C’est assis devant la télévision qu’il a d’abord remarqué Jean Béliveau. « J’avais 12 ou 13 ans et à Radio-Canada, ils montraient la dernière période des matchs des As de Québec. Jean était le capitaine de l’équipe. »
À partir de ce moment, Robert Rousseau a pris comme modèle l’éventuel capitaine du Canadien de Montréal. « Qui aurait dit que neuf ans plus tard, j’allais jouer à l’aile avec lui! »
Que ce soit les quatre Coupe Stanley qu’ils ont gagnées ensemble, une simple invitation à aller prendre une bière à la maison ou les discussions au salon des Anciens Canadiens lors de parties de la Sainte-Flanelle, les moments aussi simples que grandioses passés en compagnie de Jean Béliveau ont marqué à leur façon Robert Rousseau.
« J’ai été très chanceux de jouer neuf saisons avec lui. Ce sont des souvenirs impérissables », conclut-il.