20 août 2015 - 00:00
BMW i3
Conduire l’avenir
Par: Marc Bouchard

Photos BMW Canada

Photos BMW Canada

Les mauvaises langues croient, à tort, que je déteste les voitures électriques. Ce qui est totalement faux. En revanche, je déteste des voitures électriques leur petit côté science-fiction et leur autonomie déficiente qui obligent tous les conducteurs à tenir un véritable journal de bord et à planifier leurs déplacements dans les moindres détails pour parvenir à être efficace.

Certaines voitures électriques, et c’est le cas de la BMW i3 dans certaines circonstances (et de la Chevrolet Volt aussi, mais elle fera l’objet d’un autre essai), ont trouvé une solution à cette autonomie déficiente : l’ajout d’un moteur à essence capable de prolonger la distance parcourue de plusieurs dizaines de kilomètres supplémentaires, rendant ainsi l’usage beaucoup plus agréable, et moins stressant.

Avant d’aller plus loin, faisons les présentations techniques : la BMW i3, à l’instar de ses collègues 100 % électriques, a une autonomie de 160 kilomètres en mode normal, et en usage de ville. Si les conditions ne sont pas optimales, notamment en période de grande chaleur ou de grand froid alors qu’il faut utiliser les systèmes auxiliaires, l’autonomie descend d’autant.

La capacité est aussi à la baisse si on utilise la i3 sur autoroute, puisqu’une bonne partie de sa capacité de recharge s’effectue en récupérant l’énergie du freinage. Or, à moins que vous ne soyez un si mauvais conducteur que l’on vous cite en exemple, vous ne devriez pas freiner sur les routes à grande vitesse, ce qui limite la récupération possible.

Puis, il y a la recharge elle-même. Dans le meilleur des mondes, vous demeurez non loin d’une super borne de 400 v, ce qui permet une recharge quasi complète en moins de 30 minutes. Mais, car il y a un mais, ce genre de borne n’est disponible qu’en une quinzaine de copies au Québec actuellement, la plus proche du sol maskoutain se trouvant à Drummondville (réalisée en partie, ironiquement, par la firme maskoutaine Bectrol).

Vous devrez donc vous contenter des bornes de niveau 2, de 220v, ou pire encore, vous devrez (comme c’est mon cas, car je ne possède pas l’installation domestique nécessaire) vous brancher sur le réseau de 110 volts ordinaire, et cette fois, bonjour la patience puisqu’il faudra pas moins de 10 à 12 heures au minimum pour recharger votre voiture au complet.

Mais voilà, je viens de vous parler du pire. Car il faut l’avouer, cette insécurité de l’autonomie existe bel et bien et rend les déplacements incertains. Du moins au début, car on acquiert rapidement une sorte d’habitude qui rend les déplacements moins insécurisants. Pas plus long, mais plus rassurant. Car, il faut le dire ici (et tant pis pour ceux qui ne sont pas d’accord), conduire une voiture électrique et regarder l’autonomie baisser équivaut à conduire une voiture à essence avec la petite lumière jaune de la jauge à essence allumée. Vous savez que vous allez vous rendre à destination, mais vous ne pouvez pas vous empêcher d’y penser.

Le bon côté

Sauf que… conduire une voiture électrique a aussi plus que ses charmes. Outre les prétentions environnementales (dans lesquelles il est inutile de se lancer puisque tout le monde a compris qu’au Québec à tout le moins, l’électricité est plus propre que le pétrole), il faut bien avouer que la BMW i3 est spectaculaire en conduite.

Sa motorisation électrique lui confère une accélération étonnamment vive, surtout en mode le plus sportif. Le mode eco+ limitera un peu ces prétentions, et empêchera même de rouler à plus de 90 km/h ou d’activer l’air climatisé, mais il maximisera l’autonomie.

En une semaine d’essai, je n’ai presque pas eu besoin d’appuyer sur la pédale de frein : le système de récupération est si efficace qu’il ralentit la voiture sans effort de notre part.

Un bon mot aussi pour un habitacle fait de matériaux recyclés (et de fibre de carbone sous la structure) et d’une esthétique recherchée; pour le confort de roulement et la direction agréable; et pour l’espace arrière, rendu encore plus accessible avec la présence de portes dites suicide.

Enfin, la joie de constater que le petit moteur à essence d’à peine deux cylindres permet de prolonger l’autonomie de 120 km, tout en gardant l’anxiété du conducteur à zéro en sachant qu’il peut refaire le plein du petit réservoir de 7 litres dans n’importe quelle station-service.

En résumé

L’électrique n’est pas pour tout le monde, n’en déplaise aux mordus de la chose. Elle a de grands avantages, ne m’a coûté que quelques dollars de carburant en une semaine (et probablement la même chose en électricité) et s’avère d’un grand confort.

Mais il y a toujours l’angoisse de la recharge et le coût d’achat définitivement trop élevé (plus de 54 000 $ pour notre modèle d’essai) qui limitent les envies d’acquisition. Agréable la BMW i3? Il n’y a aucun doute. Idéale surtout comme deuxième voiture de la famille cependant.

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