24 décembre 2015 - 00:00
Incendie sur l’avenue Desaulniers
Dans l’attente d’un miracle de Noël
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Dans l’attente d’un miracle de Noël

Dans l’attente d’un miracle de Noël

Dans l’attente d’un miracle de Noël

Dans l’attente d’un miracle de Noël

Les flammes n’ont pas réussi à noircir le coeur de Daniel Dion, qui résidait depuis six ans dans ­l’immeuble complètement détruit de l’avenue Desaulniers. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les flammes n’ont pas réussi à noircir le coeur de Daniel Dion, qui résidait depuis six ans dans ­l’immeuble complètement détruit de l’avenue Desaulniers. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Chantal Ringuette et ses deux filles, Marie-May et Léa (sur la photo), espèrent trouver un nouveau logement à temps pour la période des fêtes.  Photo Facebook

Chantal Ringuette et ses deux filles, Marie-May et Léa (sur la photo), espèrent trouver un nouveau logement à temps pour la période des fêtes. Photo Facebook

La journée venait à peine de débuter que déjà elle tournait au cauchemar pour Chantal Ringuette et ses deux filles ainsi que pour Daniel Dion, deux locataires de l’immeuble ravagé par les flammes sur l’avenue Desaulniers, à Saint-Hyacinthe, le 28 novembre.

À la veille de Noël, la situation a pris des allures de drame pour Mme Ringuette et ses enfants qui se cherchent depuis un nouveau toit.

« On s’est fait réveiller par la fumée le matin. J’ai appelé les pompiers et j’ai constaté que le feu se propageait ­vraiment vite. Personne n’a été blessé. Même mon petit chat a sauté du 2e étage pour s’en sortir », raconte avec émoi la dame qui résidait sur l’avenue ­Desaulniers depuis deux ans.

Pour l’instant, le propriétaire d’un ­immeuble locatif qu’elle connait a ­gracieusement accepté d’héberger la ­famille, mais seulement pour une ­période d’un mois et demi. Le logement, un trois et demi, est également trop ­restreint pour accueillir Léa, 9 ans, et ­Marie-May, 12 ans, en même temps.

« Je suis seule dans l’appartement. Ma plus vieille habite chez une amie pour l’instant. J’aimerais avoir un nouveau ­logement assez grand pour m’installer avant Noël. Je suis habituée d’avoir mes filles avec moi. Je trouve ça vraiment ­difficile », lâche-t-elle, découragée.

En parallèle, Mme Ringuette et ses filles, ont pu trouver refuge du côté de l’organisme pour femmes La clé sur la porte.

Comble du malheur, Chantal Ringuette n’avait pas d’assurance pour ses biens personnels, ce qui signifie qu’elle ­n’obtiendra aucune indemnisation pour les remplacer.

Elle sort de son sac un document remis par le service des incendies et attestant que rien n’est récupérable. « J’avais réussi à reprendre le dessus sur la nourriture, à faire des réserves. Pis là, je n’ai plus rien, un mois avant Noël », se désole cette ­bénéficiaire de l’aide sociale.

Ses filles, qui fréquentent l’école ­primaire Larocque, ont pu reprendre ­normalement les cours grâce à du matériel fourni par l’établissement. Le milieu scolaire s’est d’ailleurs rapidement ­mobilisé pour offrir aux sinistrées des ­vêtements, de dons financiers et des bons d’achat dans les marchés d’alimentation.

Les besoins de la famille Ringuette ­demeurent néanmoins grands. En plus d’un loyer dans le secteur de l’école ­Larocque ou au centre-ville de Saint-­Hyacinthe, des vêtements de taille petite et moyenne, des meubles et de la nourriture manquent à la maman et ses filles.

Tous les dons peuvent être remis au ­secrétariat de l’école Larocque, située au 2850, rue Notre-Dame.

Le bon côté des choses

Daniel Dion n’était pas à la maison lorsque les flammes ont dévoré l’appartement dans lequel il résidait, seul, depuis six ans.

« J’étais à la pharmacie lorsque le feu a pris. C’est la pharmacienne qui m’a dit que mon immeuble était en feu », ­témoigne celui qui se fait affectueusement appeler « Jésus ».

Comme Chantal Ringuette, ses biens sont une perte totale, à l’exception d’un de ses manteaux qui étaient chez le nettoyeur lorsque l’incendie s’est ­déclaré. « C’est une bonne chose. Au moins, il me reste ça », note l’homme de 56 ans en ­souriant malgré tout.

Déçu d’avoir perdu ses livres, ses ­bibliothèques et son nouveau lecteur DVD, M. Dion est loin de se laisser affliger par ce revers de la vie.

Avec l’aide de sa travailleuse sociale, il a été relogé dans un foyer pour hommes de la rue Lafontaine, à Saint-Hyacinthe. Un endroit qu’il affectionne déjà puisqu’il est situé à quelques minutes de marche de ses lieux favoris. « Et les repas sont très bons », se réjouit celui qui avait bien hâte de quitter les ­locaux du COURRIER pour aller en ­déguster un.

Sans emploi et bénéficiaire de l’aide ­sociale, M. Dion adore « trotter ». Fidèle à ses habitudes, il vient régulièrement au centre-ville de Saint-Hyacinthe, là où il a sa petite routine. Amoureux des lettres, il passe aussi beaucoup de temps à la ­bibliothèque T.A. Saint-Germain à ­bouquiner.

L’aîné d’une famille de sept enfants garde bon espoir de réintégrer son ancien logement un jour. « Le propriétaire m’a dit qu’il voulait faire rebâtir l’immeuble et qu’il me reprendrait comme locataire », confie-t-il.

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