27 mars 2014 - 00:00
De l’ambition à revendre
Par: Martin Bourassa

Bain de foule tonifiant pour Claude Corbeil l’autre jeudi devant la Chambre de commerce et de l’Industrie. Il y était pour présenter les grandes orientations du conseil pour les cinq ou six prochaines années.

Le plan de match en douze points ratisse large et ne manque pas d’ambition. L’objectif ultime est d’atteindre le plus rapidement possible, autour de l’année 2020, la marque des 60 000 habitants dans la Ville-centre.On pense qu’en accélérant l’arrivée de nouveaux arrivants, on contribuera à assurer la main-d’oeuvre nécessaire à nos entreprises et la clientèle requise à nos écoles, à nos commerces et tutti quanti. Bref, il ne suffit pas de maintenir nos acquis, il faut se donner de l’oxygène et une impulsion. Le maire affirme qu’il est du genre à mettre la barre haute et à se donner des objectifs élevés. Ce n’est certes pas un défaut.Le hic, c’est que les moyens pour atteindre ces objectifs sont plus flous.En terme d’échéancier, de priorités et de coûts, les médias et les gens d’affaires qui ont assisté à sa présentation sont demeurés sur leur appétit.Outre les gains démographiques qui seront faciles à évaluer, aucune des actions envisagées par l’administration municipale n’a été chiffrée. A-t-on la marge de manoeuvre financière pour soutenir ce plan? A-t-on les moyens de nos ambitions? L’impression générale qui s’est dégagée de cette présentation, c’est que tout, ou presque, reste à faire dans bien des domaines et que le conseil se réveille sur le tard quand il affirme haut et fort l’importance du train de banlieue et de l’aéroport notamment.Ce sont quand même les élus du temps qui ont refusé d’engager la Ville dans ces directions il y a 10 ou même 15 ans, quand les questions du train de banlieue et de la municipalisation de l’aéroport ont été discutées. La Ville a aussi réaffirmé son désir de se lancer dans une vaste opération de séduction pour véhiculer une image de marque de Saint-Hyacinthe au plan régional, national et même international.À ce sujet, je vais reprendre le commentaire que je formulais il y a huit ans à l’intention du Cégep de Saint-Hyacinthe et ses ambitions internationales, du temps où il multipliait les initiatives pour recruter des étudiants en Haïti et en Algérie.Avant de penser à attirer des étudiants étrangers, vous devriez miser sur ceux qui demeurent à Beloeil, Acton Vale et Saint-Hyacinthe. Le même raisonnement s’applique pour la VIlle de Saint-Hyacinthe avec ses envies de grandeurs.Le maire Corbeil a d’ailleurs répété trois fois plutôt qu’une qu’il allait aller à la rencontre des professionnels et gens d’affaires, trop nombreux, qui travaillent à Saint-Hyacinthe sans toutefois y demeurer. C’est notre talon d’Achille. Si on ne parvient pas d’abord à convaincre ces gens-là de s’établir dans la communauté qui les fait vivre, quel message envoie-t-on aux gens que nous voulons recruter à l’extérieur?Parlant de recrutement, le maire n’a pas dit un mot au cours de son exposé sur l’organisme Forum 2020 dont la mission première est d’apporter du sang neuf à Saint-Hyacinthe. Son action est-elle positive? La Ville compte-t-elle se servir de cet organisme comme levier et le financer davantage? Silence radio.

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