9 février 2017 - 00:00
Attentat de Québec
De l’horreur naît le dialogue
Par: Rémi Léonard
De l’horreur naît le dialogue

De l’horreur naît le dialogue

De l’horreur naît le dialogue

De l’horreur naît le dialogue

Le Centre islamique maskoutain avait préparé un accueil digne de ce nom aux visiteurs, avec rafraîchissements et grignotines traditionnels... ainsi que le sourire.   Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le Centre islamique maskoutain avait préparé un accueil digne de ce nom aux visiteurs, avec rafraîchissements et grignotines traditionnels... ainsi que le sourire. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le Centre islamique maskoutain (CIM) a ouvert ses portes à tous samedi dernier afin de rendre hommage aux victimes de l’attentat qui a visé une mosquée de Québec moins d’une semaine auparavant. L’activité a aussi été l’occasion pour les Maskoutains de rencontrer, apprendre à connaître et supporter la communauté musulmane, encore secouée par les événements.


Dès le portique de la mosquée, l’accueil était enthousiaste. « Ça fait chaud au cœur de voir tous ces gens ici », nous dit un musulman, avouant avoir vécu « une semaine difficile ». Derrière lui, les portraits avec une présentation des six victimes de la fusillade rappellent la triste réalité. Azzedine Soufiane, Khaled Belkacemi, Karim Hassan, Aboubaker Thabti, Mamadou Tanou Barry et Ibrahim Barry, assassinés parce qu’ils étaits musulmans.

Tous étaient visiblement affectés par la tragédie encore récente, mais pour certains, l’émotion était encore plus tangible. « J’étais à Québec samedi [un jour avant l’attentat], alors je suis allé prier à cette mosquée. Je suis aussi passé à la boucherie Assalam pour prendre un sandwich et saluer le propriétaire [Azzedine Soufiane] », a raconté un Maskoutain, encore sous le choc d’avoir échappé à la mort par quelques heures d’avance.

Un autre disait rester optimiste malgré le drame qui a frappé sa communauté. « On a été très bien accueilli ici. Le Québec reste un endroit de paix, où on savait que l’on pourrait pratiquer notre religion librement », a-t-il témoigné.

« Nous sommes voisins »

Au moins une cinquantaine de personnes se sont ensuite déchaussées pour se réunir dans la salle de prière afin d’assister à la cérémonie en hommage aux victimes. Dans son allocution, l’imam a dénoncé « l’attaque brutale » qui a fauché six vies, mais au banc des accusés, ce n’est pas tellement Alexandre Bissonnette qu’il place plutôt que « l’ignorance et la haine ». Il a lancé un appel au dialogue et à l’ouverture pour surmonter cette « méconnaissance de l’autre », qui est à l’origine des messages et des actes haineux, selon lui. « Nous vivons les uns aux côtés des autres, nous sommes voisins, nos enfants vont à l’école ensemble », a-t-il insisté.

La députée Brigitte Sansoucy a aussi pris la parole pour souligner le « beau geste » du CIM de s’ouvrir au reste de la population maskoutaine. « L’arrivée de la communauté musulmane à Saint-Hyacinthe est encore récente. Il faut se donner le temps et apprendre à se connaître », a-t-elle déclaré.

C’est précisément ce que tout le monde a fait durant cette activité, qui a suscité de nombreux échanges spontanés autour d’un thé à la menthe…ou d’un café Tim Hortons, selon les goûts. 

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