2 mai 2013 - 00:00
De l’Union Saint-Joseph à La Survivance (5)
Par: Le Courrier
Messieurs L. Édouard Morier et Ernest J. Chartier en 1950. (Archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478-014-PI002-002-0036)

Messieurs L. Édouard Morier et Ernest J. Chartier en 1950. (Archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478-014-PI002-002-0036)

Messieurs L. Édouard Morier et Ernest J. Chartier en 1950. (Archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478-014-PI002-002-0036)

Messieurs L. Édouard Morier et Ernest J. Chartier en 1950. (Archives du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, CH478-014-PI002-002-0036)

Le point tournant, la fondation de La Survivance

Le point tournant, la fondation de La Survivance

Le relèvement des taux de 1922 et l’amélioration de la situation financière ne permirent pas de régler tous les problèmes de croissance. La Grande Dépression des années 1930 affectait l’économie générale et le chômage incitait les gens à garder leur argent pour survivre avant d’acheter de l’assurance.

Le 2 août 1935, le conseil d’administration mandatait le notaire L. Édouard Morier et l’homme d’affaires J. Ernest Chartier pour évaluer la situation générale de l’Union Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe. « Ces messieurs, selon Claude Cardinal dans son ouvrage sur les compagnies d’assurance-vie québécoises (Guérin éditeur, 2010), étaient très en vue dans le milieu maskoutain. Ils avaient sous les yeux l’exemple de T.A. Saint-Germain qui avait, dans le domaine de l’assurance générale, converti une société mutuelle, en compagnie à capital-actions dont les actifs croissaient de belle manière. Ils connaissaient le gendre de T.A. Saint-Germain, Benoît Benoît, qui, après avoir vendu de l’assurance-vie pour la Metropolitan Life, oeuvrait dans le courtage de valeurs mobilières et qui sans doute leur avait montré l’insuffisance de l’offre d’assurances d’une société de secours mutuels pour les gens plus fortunés. Vraisemblablement, tout cela s’additionna pour amener Morier et Chartier à suggérer la conversion en compagnie mutuelle de l’Union Saint-Joseph. » Cependant, pour aller plus loin vers un tel changement dans le statut de l’Union Saint-Joseph, la direction devait s’assurer de l’approbation de l’évêque du lieu en considération du rôle que ses prédécesseurs avait joué dans la fondation et le maintien de la Société. C’est ainsi qu’un mémoire a été adressé à Mgr Fabien-Zoël Decelles, le 26 août 1937, afin de lui présenter le projet de transformation dûment appuyé sur des motifs qui pourraient être résumés comme suit : « Le rajustement des taux de 1922 n’avait pas eu le succès espéré : le nombre de sociétaires avait diminué de 2644 en 1922, à 1885 au 1 er janvier 1937; le mécontentement était si général que tout le monde, à quelques exceptions près, avait perdu la foi en la Société; les nouveaux membres ne leur venaient que par sympathie ou par le désir chez quelques-uns de faire leur petite part pour le maintien d’une institution locale; en 1931, la Société aurait pu tenter une nouvelle offensive de recrutement, mais la crise est survenue à ce moment-là; la malheureuse défalcation survenue l’an dernier qui, de nouveau, a atteint sa réputation ». Après avoir décrit d’autres motifs au soutien d’un besoin de changement, le mémoire de la direction de la Société proposait les recommandations suivantes : « Les directeurs ont l’intention de demander, lors de la prochaine convention, et avec le consentement de l’autorité diocésaine, les pouvoirs nécessaires pour changer leur Société, dite de Secours Mutuels, en une compagnie mutuelle d’assurance-vie, et d’obtenir une nouvelle charte qui lui permettra d’opérer sous un autre nom, afin de faire oublier un passé défavorable et de rencontrer la concurrence dans tous les domaines. Ainsi organisée, si le nom de la Société disparaît, l’esprit du fondateur y restera, et Saint-Hyacinthe conservera une compagnie d’assurance-vie qui, sans porter un nom religieux, n’en continuera pas moins de recruter ses membres parmi les nôtres pour les faire bénéficier des avantages matériels qui leur sont offerts par des compagnies étrangères et pour reprendre dans le diocèse une influence désirable tant au point de vue économique que national. » À son assemblée générale du 14 novembre 1937, les membres présents, forts de l’approbation de l’autorité diocésaine, adoptèrent une résolution approuvant le projet de pétition adressée au lieutenant-gouverneur de la province de Québec, l’honorable Esiof Patenaude, demandant la sanction d’une loi « aux fins de décréter l’incorporation d’une compagnie mutuelle d’assurance-vie, sous le nom « LA SURVIVANCE », qui devra acquérir l’actif et assumer le passif et autres obligations de l’Union Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe et qui pourra faire toute opération d’assurance sur la vie ». Et le 8 avril 1938, la « Loi constituant en corporation La Survivance, compagnie mutuelle d’assurance-vie » était sanctionnée selon les termes de la requête. Le changement de statut était fondamental : de société fraternelle réservée à la classe ouvrière dont les membres étaient astreints à diverses obligations sociales et religieuses et devaient maintenir une conduite irréprochable, la nouvelle entreprise s’adressait à toute personne, sans distinction, désirant profiter de la protection, pour les siens, d’une assurance en cas de décès, maladie ou accident, à la seule condition d’être assurable.

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