11 janvier 2018 - 00:00
entre les lignes
Débordement annuel à l’urgence
Par: Le Courrier

L’urgence de l’hôpital Honoré-Mercier qui déborde en janvier, c’est assez inévitable. Autant que les taxes, les impôts et la mort. Pas moyen d’y échapper, semble-t-il.


Les chiffres sont toujours pas mal spectaculaires. Un taux d’occupation de 220 %, c’est l’idéal pour faire une bonne manchette bien juteuse. Il faut quand même relativiser un peu. On compte seulement 26 civières autorisées au permis de l’urgence de notre hôpital. C’est le même chiffre qu’il y a 25 ans quand j’ai débuté dans le métier.
Donc, 26 civières pour l’ensemble du territoire desservi par ce centre hospitalier régional, c’est bien peu. Certainement trop peu quand survient une éclosion de grippe ou de gastro et que les malades se présentent par dizaines pour voir un médecin, à défaut d’en trouver au CLSC ou à la clinique du quartier. Le bogue de l’an 2018, c’est de devoir se présenter à l’urgence d’un centre hospitalier pour venir à bout d’une grosse grippe et de contribuer ainsi à engorger et enrayer tout le système de santé.
Ceux et celles qui se consolent en se disant que tout ira mieux dans deux ans quand l’urgence de notre hôpital sera agrandie risquent de déchanter rapidement. La salle d’urgence sera plus fonctionnelle et accueillante, mais vous n’y trouverez pas plus de spécialistes, de médecins ou d’infirmières pour autant. Sauf que ces derniers pourront répondre aux malades et les traiter dans de meilleures conditions.
Mais la capacité d’accueil restera quand même à 26 civières. C’est insuffisant et ridicule, nous serons tous d’accord sur ce point. Tout particulièrement les dizaines de malades qui poirotent actuellement à l’urgence en attendant un lit, une chambre, un médecin et une guérison en se disant que ce système de santé est bien plus malade qu’eux au Québec.

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