28 mai 2020 - 14:41
Forum
Des appuis à la rue piétonne
Par: Le Courrier
Nous sommes un groupe de commerçant.e.s, de client.e.s et de citoyen.ne.s. Nous avons tous et toutes applaudi l’initiative du projet pilote de rendre la rue Cascades piétonne du 25 mai au 31 août lors de son dévoilement.

Dans le contexte d’une pandémie mondiale, faire du sur-place n’est pas une solution. Nous l’avons vu avec l’émergence de nouvelles façons de faire, de nouvelles avenues commerciales, de nouvelles pratiques. Les commerçant.e.s de Saint-Hyacinthe ont su s’adapter rapidement à la situation, être résilients et changer leur fusil d’épaule.

La Ville de Saint-Hyacinthe a fait de même en proposant un projet novateur de piétonnisation de la rue des Cascades et nous souhaitons que ce projet soit maintenu pour des raisons :

• sécuritaires : il est prouvé qu’une rue piétonne accroît la sécurité de ses usagers (Elvik, 2009; University of Northampton, 2014). Dans le contexte de pandémie actuel, c’est d’autant plus vrai compte tenu qu’il est extrêmement difficile de circuler en ce moment en respectant la distanciation sociale et que ce le sera davantage si on souhaite augmenter l’achalandage;

• de tourisme et d’achalandage : la piétonnisation de la rue offrira un lieu de socialisation animé à l’ambiance toute particulière, menant généralement à une augmentation de l’achalandage (Collectivité viable);

• solidarité envers les restaurateurs : un centre-ville plus achalandé signifie de plus amples retombées économiques. Les restaurateurs, qui attirent nombre de clients au centre-ville, sont très touchés par la crise. Il leur sera impossible d’accueillir plus de 50 % de leur clientèle habituelle lors de la réouverture de leur salle à manger. Une rue piétonne leur permettrait d’étendre leur terrasse, ce qui augmenterait leur capacité ainsi que la sécurité de leur clientèle;

• environnementales : la piétonnisation s’inscrit dans un plan de mobilité durable plus large et, de plus, diminuera les nuisances liées à l’automobile (bruit, odeur, dangers, stress, etc.);

• humaines et communautaires : les rues sont des espaces publics qui se doivent d’être partagés entre leurs fonctions commerciales, sociales et humaines. Un projet comme celui-là, en plus d’assurer la sécurité des clients, permet aux familles avec poussettes, aux personnes à mobilité réduite ou ayant besoin d’une aide à la mobilité (marchette, fauteuil roulant, triporteur, etc.) de disposer d’un espace et de confort supplémentaires.

Nous croyons qu’il est impératif de maintenir le projet pilote considérant que :

• ce type de projet foisonne en ce moment au Québec (Quartier Saint-Jean-Baptiste et Quartier Montcalm à Québec, Shawinigan, Trois-Rivières, plusieurs rues à Montréal, etc.);

• le centre-ville de Saint-Hyacinthe est un lieu historique magnifique dans lequel nous souhaitons voir des touristes et des Maskoutains déambuler calmement et de façon sécuritaire;

• ce projet s’imbrique dans un projet de développement durable plus large pour un centre-ville à échelle humaine (Chantier centre-ville);

• le centre-ville a accumulé une expertise en ce qui a trait à la fermeture de rues et la gestion du trafic automobile dans le cadre d’une fermeture de rue prolongée, et ce, depuis près d’une décennie;

• il n’y a que 33 cases de stationnement permanentes sur la rue Cascades et que cela représente 3,3 % du stationnement total au centre-ville;

• que la distance moyenne à parcourir entre les stationnements incitatifs (derrière le CAJL et derrière le Jean-Coutu) et les commerces est la même (sinon moindre) que la distance entre le centre d’achats et son stationnement;

• les rues autour du Marché resteront ouvertes à la circulation et au stationnement;

• des heures de livraisons seront déterminées afin de permettre aux marchands de s’approvisionner sans problème;

• le projet présenté par la Ville de Saint-Hyacinthe et la SDC a déjà été approuvé et qu’il est bien documenté, basé sur des recherches concrètes (notamment celles de Vivre en Ville, Organisation d’intérêt public) et qu’il s’agit d’un projet viable porté par nos élus.

C’est pourquoi nous demandons à la Ville de Saint-Hyacinthe d’avoir le courage d’agir et d’être un leader en matière de réponse à la COVID-19! Nous avons besoin de ce changement souhaité et souhaitable!

Joëlle Turcotte, copropriétaire du Zaricot, et 34 commerçants et organisations sur un total de 264 signataires

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