10 octobre 2013 - 00:00
Hôtel des Seigneurs
Des cadres craignent le pire
Par: Jean-Luc Lorry
Roma Lebeau, chef cuisinier; Francine Rho, coordonnatrice, et Nancy Lambert, directrice vente et marketing, font partie des 25 cadres de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe.

Roma Lebeau, chef cuisinier; Francine Rho, coordonnatrice, et Nancy Lambert, directrice vente et marketing, font partie des 25 cadres de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe.

Roma Lebeau, chef cuisinier; Francine Rho, coordonnatrice, et Nancy Lambert, directrice vente et marketing, font partie des 25 cadres de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe.

Roma Lebeau, chef cuisinier; Francine Rho, coordonnatrice, et Nancy Lambert, directrice vente et marketing, font partie des 25 cadres de l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe.

Trois employés cadres qui cumulent plusieurs années de service à l'Hôtel des Seigneurs de Saint-Hyacinthe ont rencontré LE COURRIER pour exprimer leur profonde inquiétude devant le spectre de la fermeture.

Comme on le sait, le propriétaire du complexe hôtelier maskoutain, SilverBirch Hôtels and Resorts, fermera les portes le 22 décembre en raison des pertes financières engendrées par un conflit de travail qui perdure depuis bientôt un an.

Depuis que les quelque 180 employés syndiqués (CSN) se sont entendus fin octobre 2012 sur un mandat de grève illimitée, le personnel cadre composé de 22 personnes s’est partagé les fonctions laissées vacantes par les travailleurs.« Nous tiendrons nos engagements envers notre clientèle jusqu’à la fin de l’année en continuant à opérer l’hôtel et son centre de congrès », souligne Nancy Lambert, directrice des ventes et du marketing à l’Hôtel des Seigneurs qui s’occupe de la réception.« Nous endossons tous les tabliers de l’hôtel. Nous avons appris à avoir une étonnante polyvalence », complète sa collègue Francine Rho, chargée de la coordination des différentes activités de l’établissement, et qui est devenue une experte dans l’entretien des chambres. Même le chef cuisinier, Roma Lebeau met la main à la pâte en nettoyant les salles de bain.Ces trois employés espèrent vivement que les parties syndicale et patronale réussiront à s’entendre pour sauver l’Hôtel des Seigneurs d’une mort annoncée.« Je crains la fin du tourisme d’affaires à Saint-Hyacinthe. Si nous avons remplacé les employés syndiqués dans leurs tâches quotidiennes, c’est que nous avons un espoir de règlement », avance Mme Lambert.Avec le recul, Mme Rho regrette que la communauté maskoutaine n’ait pas manifesté son soutien envers ce moteur de l’économie régionale. « Je pense que les Maskoutains n’ont pas compris la situation », souligne avec déception, Francine Rho qui travaille depuis 25 ans à l’Hôtel des Seigneurs.Roma Lebeau imagine difficilement la disparition de cet établissement hôtelier où il fut embauché en 1976. « On aimerait mieux voir l’avenir avec un hôtel ouvert », espère le chef cuisinier.

Concurrence à l’horizon

Même si les parties impliquées dans la survie de l’établissement trouvent un terrain d’entente, une compétition féroce prend forme progressivement dans les municipalités de Drummondville, Beloeil et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Un centre de foires ouvrira ses portes à Drummondville en décembre 2014. Le futur bâtiment comptera une salle d’exposition de 60 000 pieds carrés et une salle à manger pouvant recevoir 250 personnes. Les hôtels Universel et l’Hôtel et Suites Le Dauphin logeront les exposants et les visiteurs de cette infrastructure évaluée à 30 M$. « Le site est assez grand pour permettre la construction d’un troisième hôtel. Un emplacement a été prévu dans les plans », précise Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville.À Beloeil, la construction d’un hôtel de 150 chambres et une salle de congrès figurent dans le cadre d’un important projet récréotouristique incluant un complexe sportif privé. La municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu vient d’annoncer ses couleurs en planifiant la construction en 2014 d’un centre de congrès qui serait intégré à l’Hôtel Relais Gouverneur.Ces initiatives destinées à développer le tourisme d’affaires au coeur de ces trois municipalités, dont deux sont situées en bordure de l’autoroute 20, pourraient même remettre en question un projet de rénovation estimé à 20 M$ à l’Hôtel des Seigneurs.« L’arrivée de ces futurs concurrents risque de changer la donne… », admet Herman Champagne, porte-parole de SilverBirch. Depuis l’annonce officielle de la fermeture, les parties patronale et syndicale ont tenu une seule rencontre qualifiée « d’exploratoire » en présence d’un médiateur délégué par Québec.

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