29 janvier 2015 - 00:00
Des chiffres à déchiffrer
Par: Martin Bourassa

Il ne faut pas partir en peur avec les dernières données démographiques contenues dans le décret de population 2015 qui annoncent un recul de la population de la Ville de Saint-Hyacinthe (-36) et de la MRC Les Maskoutains (-164) depuis un an. Restons calmes donc, mais lucides.

Il est certainement trop tôt pour parler du déclin de l’empire maskoutain. Sur une période de cinq ans, la population de la ville-centre s’est tout de même accrue de 1532 habitants, pour une moyenne annuelle d’environ 300 personnes. Il s’agit d’un résultat positif, mais qui demeure insuffisant pour soutenir notre développement.

Nous oserions même écrire « nettement insuffisant ». Il est quand même paradoxal de constater que la population diminue dans l’ensemble, mais que certaines de nos écoles primaires débordent et peinent à répondre à la demande. On comprend donc qu’on perd des joueurs plus rapidement qu’on en gagne. La longueur de notre section nécrologique hebdomadaire explique sans doute une partie de l’équation.

Le récent recul, du rarement, voire du jamais vu pour Saint-Hyacinthe depuis que nous suivons ces statistiques annuelles, force donc la réflexion.

Surtout qu’il arrive à un bien mauvais moment. Pour le maire Claude Corbeil, ce recul ne pouvait plus mal tomber, lui qui orchestre la campagne de promotion liée à l’image de marque de la grande région maskoutaine et qui a fait du boom démographique la grande obsession de son administration. A-t-on besoin de rappeler que tous les gestes et les politiques de l’actuel conseil sont orientés autour de l’objectif de rassembler 60 000 citoyens d’ici 2020? Nous sommes donc à 5373 habitants de la cible.

Surtout qu’il arrive à un bien mauvais moment. Pour le maire Claude Corbeil, ce recul ne pouvait plus mal tomber, lui qui orchestre la campagne de promotion liée à l’image de marque de la grande région maskoutaine et qui a fait du boom démographique la grande obsession de son administration. A-t-on besoin de rappeler que tous les gestes et les politiques de l’actuel conseil sont orientés autour de l’objectif de rassembler 60 000 citoyens d’ici 2020? Nous sommes donc à 5373 habitants de la cible.

Le défi est énorme. On ne pourra certainement pas accuser Claude Corbeil de manquer d’ambition. Et je préfère de loin un maire qui en a trop à un élu qui en est dépourvu.

Mais oublions 2020 pour nous concentrer sur 2015 et 2016. Pour l’instant, il faut surtout éviter que le recul démographique de janvier soit le début d’une tendance lourde.

Pour renverser la vapeur, Claude Corbeil a annoncé que l’économie sera le leitmotiv de la prochaine année. On veut bien le croire sur parole en attendant de voir des gestes concrets. Il mise aussi sur les effets de la campagne publicitaire de l’image de marque qui se déploie maintenant sur l’horizon provincial pour attirer le regard sur la terre promise, la terre d’innovation. Malgré les ajustements qui ont été apportés à cette campagne, il est pourtant loin d’être acquis que les retombées seront positives.

Pour ce que nous avons pu en voir à la télévision ces derniers jours, il n’y a rien de tellement innovant dans ces publicités qui ne révolutionnent pas le genre avec leur facture télévision communautaire poche. Nous avons peine à croire que des centaines de milliers de dollars sortiront de la région maskoutaine pour véhiculer cette image.

Notre meilleure publicité restera toujours celle liée à nos réalisations, à nos accomplissements et à notre dynamisme collectif. Une région forte et prospère, ça, c’est vendeur et attirant. Est-ce bien l’image que nous avons de nous-mêmes depuis quelques années? Avons-nous les moyens de nos ambitions? On jase là.

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