4 octobre 2012 - 00:00
Centre de développement pharmaceutique
Des élus commentent un dossier sensible
Par: Jean-Luc Lorry
Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté.

Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté.

Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté.

Le conseiller du district Sainte-Rosalie, Donald Côté.

Plusieurs élus ont été invités à commenter la controverse entourant la construction du Centre de développement pharmaceutique (CDP) de Saint-Hyacinthe.

Dans notre précédente édition, nous révélions que la Cité de la biotechnologie, une corporation financée en partie par la Ville de Saint-Hyacinthe, avait confié sans appel d’offres public, la réalisation du CDP à trois entreprises montréalaises. À titre de corporation privée, la Cité expliquait alors qu’elle n’est pas soumise au processus d’appel d’offre.

La réalisation du CDP est pourtant possible grâce à des emprunts totalisant 20,2 M$ contractés auprès d’institutions financières dont la Ville de Saint-Hyacinthe se porte caution à hauteur de 10 M$. Interrogé sur le sujet, le conseiller municipal Donald Côté se dit en faveur d’une plus grande transparence dans les affaires de la Cité de la biotechnologie. « Lorsque la Ville se porte caution sur des montants importants, cela devient notre intérêt à titre de conseiller de connaître l’utilisation des sommes que nous cautionnons. C’est une caution monétaire et indirectement morale aussi », estime le conseiller du district Sainte-Rosalie.« Il faut être vigilant, ne pas avoir peur de poser des questions. Il faut avoir les yeux ouverts en tout temps. Pour moi, tout est basé sur la confiance et l’intégrité des gens en place. Sans cela, nous serions obligés de développer des mécanismes monstrueux de surveillance et de gestion », poursuit-il.Fondateur sur le plan politique de la Cité de la biotechnologie en 1999, l’ancien député péquiste Léandre Dion croit que les états financiers de cette corporation devraient être rendus publics, ce qui n’est pas le cas actuellement, tout comme le rapport annuel. « Je crois que c’est toujours mieux quand les choses sont publiées démocratiquement. Cependant, je me garde une petite réserve. Sur le plan commercial, il doit demeurer un certain secret concernant les projets d’une entreprise afin que celle-ci ne se fasse pas voler une idée avant qu’elle n’investisse », juge M. Dion. La préfet de la MRC Les Maskoutains, Francine Morin, siège à la table du conseil de la Cité de la biotechnologie. Mme Morin dit ne pas connaître la raison pour laquelle un fauteuil ne lui a pas été réservé au conseil d’administration du CDP où le seul élu présent est le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Bernier, également président de la Cité de la biotechnologie.« Je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas un élu en plus du maire de Saint-Hyacinthe comme administrateur du Centre pharmaceutique. Ce serait peut-être à examiner », suggère Mme Morin.

Un projet privé pour Pelletier

Le député de Saint-Hyacinthe, Émilien Pelletier, se dit parfaitement à l’aise avec les décisions prises par ceux qui pilotent cet ambitieux projet.

« Je ne vois pas de problématique jusqu’à maintenant dans ce dossier. Le CDP est une corporation sans but lucratif privée et à ce titre elle peut désigner une seule entreprise sans même avoir recours à un appel d’offres sur invitation », estime le député péquiste.Celui-ci considère que l’implantation d’une nouvelle entreprise spécialisée dans le secteur pharmaceutique est une occasion d’affaires en or pour la municipalité.« C’est un projet majeur qui amènera de l’eau au moulin à Saint-Hyacinthe. Il faut laisser la chance à la future entreprise pharmaceutique de s’implanter. Je trouverais dommage de perdre un investissement de 20,2 M$ parce qu’on essaye de gratter des bobos qui n’existent pas », indique le député Pelletier.

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