6 mai 2021 - 07:00
Exposition des finissants en arts visuels et médiatiques
Des étudiants (dé)masqués, au sens figuré
Par: Maxime Prévost Durand
Les finissants en Arts visuels et médiatiques sont reconnaissants de pouvoir présenter leur exposition chez Expression, après des mois d’incertitude en raison de la pandémie. Sur la photo, on retrouve Louis-Carl Laplante devant son œuvre « Prendre corps », entouré de Sofia Mayada Lorenzo et Ève D’Amboise. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les finissants en Arts visuels et médiatiques sont reconnaissants de pouvoir présenter leur exposition chez Expression, après des mois d’incertitude en raison de la pandémie. Sur la photo, on retrouve Louis-Carl Laplante devant son œuvre « Prendre corps », entouré de Sofia Mayada Lorenzo et Ève D’Amboise. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Du 8 au 16 mai, les finissants du programme d’Arts visuels et médiatiques du Cégep de Saint-Hyacinthe présenteront l’exposition (Dé)masqué.e.s chez Expression, centre d’exposition. Une opportunité inespérée en ces temps de pandémie.

Après avoir dû se tourner vers le virtuel avec la cohorte précédente, les responsables du programme trouvaient impératif de permettre à leurs finissants d’exposer en un lieu professionnel pour clore leur formation, comme le veut la tradition. Quitte à ce que ce soit sans la visite du public, pour que les étudiants puissent vivre à tout le moins l’expérience du montage. Finalement, les mesures sanitaires permettront au public de visiter Expression. Seul le vernissage devra être tenu de façon virtuelle.

« On réalise qu’on est chanceux. Ça se termine bien pour nous », confie la finissante Ève D’Amboise, en soulignant à quel point la fin de l’année scolaire précédente avait été difficile avec l’arrivée de la pandémie.

« Au début de la session, c’était plus incertain, mais à partir de la mi-session, c’est devenu plus clair qu’on allait pouvoir exposer. Au moment de commencer notre travail, on savait que ça allait avoir lieu », souligne Sofia Mayada Lorenzo.

« Je viens ici depuis que je suis au primaire. De finalement exposer à Expression, c’est un accomplissement en soi », affirme pour sa part Louis-Carl Laplante, témoignant de l’importance de cette opportunité à ses yeux. « On est fiers de ce qu’on a pu accomplir dans un contexte comme celui-là », ajoute le Maskoutain.

Les œuvres des 16 finissants seront exposées à cette occasion. Toute une variété de techniques y est proposée, allant du dessin à la peinture, en passant par la sculpture, l’installation et l’animation.

« Alors qu’aucun masque physique ne sera enlevé, les étudiant.e.s dévoileront tout de même leur vrai visage », promet la présentation faite pour cette exposition, en référence au titre qui lui a été donné.

Les questions de la quête identitaire et de la singularité ponctuent plusieurs œuvres, dont celle de Louis-Carl Laplante intitulée « Prendre corps ». À travers son projet, il amène la réflexion entre le « moi-peau » et la recherche du soi-intérieur par une technique alliant textile, fil sur toile et aquarelle dans un processus qui ressemble à celui de la courtepointe.

De son côté, Ève D’Amboise pose une approche féministe avec sa sculpture, un fauteuil auquel sont accrochées des jambes de femmes – les siennes, qu’elle a plâtrées – et qui, par leur ouverture, invitent à engager une réflexion sur l’hypersexualisation de la femme, encore souvent objectivée.

D’autres œuvres ont une connotation plus personnelle, comme cette animation que propose Sofia Mayada Lorenzo, une immigrante uruguayenne de 2e génération. Après avoir traversé une année difficile qui lui a « remis en pleine face plusieurs problèmes », elle a extériorisé ce qu’elle a vécu dans ce projet d’animation intitulé « Quand l’encre coule », dans lequel se succèdent plus de 1500 dessins. Bien qu’un côté sombre s’en dégage, il ne témoigne pas pour autant de l’absence de bonheur, mais plutôt d’une lourdeur constante, indique-t-elle. Le symbole de l’œil est omniprésent et suggère que l’on ferme les yeux sur différentes situations, jusqu’à ce qu’on décide de les garder ouverts pour en prendre connaissance.

En plus de leurs œuvres finales, les finissants proposent également, à l’entrée, des projets exploratoires qu’ils ont réalisés dans la dernière année et qui leur ont permis de s’orienter en vue de leur projet ultime.

Il sera possible de visiter gratuitement l’exposition (Dé)masqué.e.s chez Expression du 8 au 16 mai. Le centre d’exposition est ouvert chaque jour, à l’exception du lundi.

image