31 octobre 2013 - 00:00
Des maux et des mots
Par: Le Courrier

Les organismes communautaires en santé mentale de Saint-Hyacinthe saluent l’initiative de Marie-Claude Morin, députée de Saint-Hyacinthe-Bagot, pour avoir osé témoigner de son état de santé. Il faut faire preuve de courage et d’authenticité pour parler ainsi ouvertement de ce qui est plus souvent de nature privée.

Grâce à elle, plusieurs personnes ont pu mieux comprendre la problématique de la bipolarité. Voir qu’une personnalité publique peut vivre cette réalité a certainement permis à plusieurs de mieux vivre avec leur propre bipolarité. Ce problème de santé mentale, qui toucherait plus d’un demi-million de Canadiens 1 , demeure tabou et pousse plusieurs personnes à s’isoler dans leurs difficultés, voire même à ne pas demander l’aide nécessaire.Lorsque l’on voit la caricature parue dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe du 24 octobre, on peut les comprendre de vouloir rester seuls avec leur problématique. Comparer un état de santé à des signes astrologiques démontre une méconnaissance de la santé mentale et un manque de respect envers ceux et celles qui vivent des difficultés à ce niveau. Les personnes vivant avec un problème de santé mentale (on estime qu’une personne sur cinq en sera) ne veulent pas être victimes de préjugés.Comment aurions-nous réagi si, au lieu de la bipolarité, il aurait s’agit d’un problème cardiaque ou d’un cancer? Au nom des personnes vivant une problématique de santé mentale, nous devons tous nous sentir responsables et solidaires afin de contrer les préjugés entourant ces problématiques. Malheureusement, cette caricature ne fait que les accentuer en banalisant ce problème de santé qu’est la bipolarité.Mme Morin est une personnalité publique qui a cru bon de justifier son absence des semaines dernières à ses électeurs. Maintenant qu’elle « a rendu ses comptes » à la population, rendons-lui honneur et laissons Mme Morin être à nouveau députée et non un simple diagnostic.Nous terminerons en ajoutant qu’un guide à l’intention des journalistes verra prochainement le jour. Puisque l’ « on mesure de plus en plus l’importance de mettre les questions de santé mentale au premier plan et de se pencher sur la façon dont la société et les médias contribuent parfois à renforcer les stéréotypes et à stigmatiser injustement des centaines de milliers de Canadiens » 2 , nous invitons tous les médias locaux et nationaux à se sensibiliser à cette réalité.

Les ressources communautaires en santé mentale de Saint-HyacintheLa CDC des MaskoutainsL’Association des alternatives en santé mentale de la Montérégie (AASMM)

1. Statistique Canada, no 82-003 au catalogue Supplément aux Rapports sur la santé, volume 15, 2004, p. 27.2. Cliff Lonsdale, président du Forum du journalisme canadien sur la violence et le traumatisme (FJCVT)

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