30 août 2012 - 00:00
Des prédictions?
Par: Martin Bourassa
Voter stratégique, voter utile ou voter selon nos principes?

Voter stratégique, voter utile ou voter selon nos principes?

Entre les trois, aucune hésitation. Il faut y aller pour la troisième option. C’est selon moi la meilleure façon de ne pas être déçu des résultats. D’autant plus que rien ne semble encore joué en ce qui concerne le 4 septembre, sauf peut-être pour les libéraux. Si l’on se fie aux plus récentes projections, une lutte à deux se dessine chez nous et dans plusieurs comtés majoritairement francophones. Des luttes qui pourraient conduire à l’élection d’un gouvernement péquiste minoritaire disent les plus récents sondages. Une vague caquiste semblable à la vague NPD? Si c’est le cas, elle n’est pas sur le radar encore, bien qu’une possible « vaguette » n’est pas à exclure.Mais péquiste ou pas, je pense qu’on pourrait très bien se satisfaire d’un gouvernement minoritaire. Cela commanderait un peu de modestie et d’humilité, un devoir de compromis et de dosage, du moins pendant un certain temps.Cela éviterait aussi les abus et les dérapages. La question est de savoir si ces gens pourraient s’entendre longtemps. C’est beaucoup moins sûr si l’on se fie aux déclarations de François Legault. Mais il pourrait y avoir un prix politique à payer en refusant les compromis. Il faudra aussi donner le temps aux libéraux d’élire un chef, si jamais la catastrophe se concrétise à Sherbrooke.Élire un chef est une chose, trouver de la relève de qualité en est une autre.C’est ce qui m’incite à vous conseiller de voter l’esprit libre, selon l’inspiration du moment. Ce n’est certes pas le choix qui manque dans le comté de Saint-Hyacinthe puisque neuf candidats se font la lutte. On en vient à croire que n’importe qui peut se présenter en politique. On n’est pas loin de la vérité et c’est très bien ainsi.À Saint-Hyacinthe, tout peut encore arriver. Rappelons qu’Émilien Pelletier doit son élection de 2008 à une majorité de quelque 200 voix sur le libéral Claude Corbeil. Comme la CAQ devrait faire meilleure figure que l’ADQ de Claude L’Écuyer le 4 septembre, il faudra voir à qui profitera ou pas cette remontée attendue.Que ce soit au Québec ou à Saint-Hyacinthe, il reste très peu de temps aux chefs et aux candidats pour bousculer l’ordre établi ou glisser sur des pelures de banane. Encore heureux puisque la campagne qui s’achève en aura parsemé une quantité appréciable sur la route des chefs. Pauline Marois s’est particulièrement illustrée au patin de fantaisie. Ses pirouettes sur la langue, la citoyenneté, l’éducation, les référendums d’initiative populaire, son cadre budgétaire et les conservateurs souverainistes ont été assez spectaculaires, merci. Parlant de spectaculaire, que dire des promesses caquistes au chapitre de la santé et des finances. Je ne suis pas certain que François Legault soit arrivé à convaincre les sceptiques. En ce qui me concerne, je suis prêt à parier mon hypothèque qu’advenant l’élection d’un gouvernement caquiste, je n’aurai pas de médecin de famille dans un an. Disons qu’il souffre d’un déficit de crédibilité, à l’image de son équipe qui se résume à très peu de choses.Dans ce contexte, le candidat local Pierre Schetagne est vu par plusieurs comme un candidat ministrable dans l’éventualité d’une victoire caquiste à l’arrachée.On ne peut pas reprocher à François Legault de manquer de volonté ou d’idées.Sauf que le ménage en profondeur et les coupes à la tronçonneuse qu’il promet séduisent autant qu’ils indisposent. L’électorat pourrait donc être tenté de lui imposer un détour forcé du côté de l’opposition. Et pas sûr qu’il soit fait pour ça.Les libéraux? Jean Charest est venu deux fois à Saint-Hyacinthe, en début de campagne et la semaine dernière. Prédiction : je ne pense pas qu’on le reverra de sitôt. Saluons tout de même l’effort. Parlant d’effort, sa candidate Louise Arpin a mis tout son coeur dans cette terne campagne, mais pas assez de mordant à mon goût. Elle partait de loin. Pas de si loin si l’on considère l’écart de 2008, mais d’assez loin compte tenu des circonstances. Pas facile de se battre contre l’usure. Parlez-en au Bloc québécois.Dernière prédiction : on ne devrait pas s’ennuyer le 4 septembre au soir.Pour le reste, et pour reprendre une expression chère au chef caquiste, on verra!

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