23 juillet 2015 - 00:00
Des projets plein la tête pour Maxime-Claude L’Écuyer
Par: Sarah Daoust Braun
Le cinéaste d'origine maskoutaine Maxime-Claude L'Écuyer est fort occupé. Il planche en ce moment sur mille et un projets, dont deux longs-métrages de fiction et deux documentaires. À cela s'ajoute le prix spécial du jury court-métrage que le réalisateur a remporté pour son film

Cette récompense se joint à celle gagnée au festival Cinema on the Bayou en Louisiane aux États-Unis. Zsofika a obtenu au mois de janvier une mention spéciale du jury pour « best narrative short ». Le film a aussi été sélectionné en compétition officielle à la 16e édition de l’Off-Courts de Trouville qui se tiendra du 4 au 12 septembre en France. Le festival présente chaque année une sélection de courts-métrages québécois, français et du reste de la francophonie.

Zsofika raconte l’histoire d’un homme, interprété par le comédien d’origine hongroise Georges Molnar, qui retourne à la maison après des années d’errance à fuir et à tenter d’oublier les horreurs de la guerre. Le décor est campé dans une maison victorienne des années 1920 à l’éclairage clair-obscur qui évoque le passé, l’abandon et le recueillement.

Le film, d’une durée de 15 minutes, a été tourné à la fin de l’année 2012 dans un contexte de production plutôt particulier. Le cinéaste n’a pu poser ses caméras que deux jours dans la demeure qui était alors à vendre. « Il fallait faire ça vite. Dès que Georges est arrivé sur les lieux, il s’est plongé dans ses souvenirs d’enfance de sa Hongrie natale, explique Maxime-Claude L’Écuyer. On avait un canevas de base, mais il y a eu des moments d’improvisation. Ce n’est pas typique comme processus de création. »

Après avoir filmé et monté les images de Zsofika, le cinéaste a fait appel à l’auteur et chroniqueur Jean Barbe pour écrire un monologue intérieur qui serait ensuite narré tout au long du film en hongrois par Georges Molnar. Ce dernier a d’ailleurs fourni à la production une bobine de film de 16 mm tournée en 1973 et intégrée au court-métrage. « J’ai retravaillé l’image pour donner un côté plus expérimental au film, jouer avec la texture de la pellicule », indique le réalisateur.

L’oeuvre, qui a été en compétition au Festival de Cinéma de la ville de Québec et qui a été présentée aux Rendez-vous du cinéma québécois, est liée au temps qui passe. « La guerre, les expériences de Georges et le lieu de tournage ont amené les thèmes des souvenirs et de la mémoire. On observe un personnage qui se remémore son passé », commente M. L’Écuyer.

Des films en préparation

Le réalisateur, qui a aussi été quatre fois en nomination aux Prix Gémeaux pour son travail de monteur, peaufine en ce moment la deuxième version du scénario de son premier long-métrage intitulé Pentimento. Le film s’inspire du vol véridique de 18 tableaux et de 39 bijoux au Musée des beaux-arts de Montréal en 1972. Il met en scène un enquêteur qui essaie de résoudre le crime de nos jours avant de prendre sa retraite.

Maxime-Claude L’Écuyer est également en plein tournage d’un long-métrage documentaire inspiré de l’installation La paresse de François Girard présentée en 1999 au Musée d’art contemporain de Montréal et interprété par Georges Molnar. « L’histoire de Georges est fascinante. Il passait presque sept heures par jour assis sur une chaise à ne rien faire avec un micro près de lui. C’était toute une expérience, cela a relancé sa carrière », raconte-t-il.

En plus de tout cela, le cinéaste tente de terminer le montage de son long-métrage documentaire 305 Bellechasse qui s’intéresse à l’édifice montréalais situé à cette adresse où plusieurs artistes d’art contemporain ont établi leur atelier.

On peut dire que les projets se multiplient pour Maxime-Claude L’Écuyer qui songe à tourner un long-métrage de fiction à Saint-Hyacinthe l’été prochain. « Je suis très occupé en ce moment. Ce sont beaucoup de projets en développement. Je sens que les choses se mettent en place, mais il n’y a rien de gagné », précise celui qui a présentement le vent dans les voiles.

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