3 octobre 2019 - 15:01
Des témoignages accablants au procès de Maxime Labrecque
Par: Maxime Prévost Durand
Maxime Labrecque est accusé du meurtre de son ex-conjointe Isabelle Lavoie. Photo gracieuseté

Maxime Labrecque est accusé du meurtre de son ex-conjointe Isabelle Lavoie. Photo gracieuseté

Tout près d’une vingtaine de témoignages - 19 pour être précis - ont été entendus depuis l’ouverture du procès devant jury de Maxime Labrecque, accusé du meurtre de son ex-conjointe Isabelle Lavoie. La preuve déposée par la Couronne dans ce dossier devait se conclure hier en fin d’après-midi, au palais de justice de Saint-Hyacinthe, au terme de cinq journées fort chargées en cour.

Paramédics, policiers, enquêteur en scène de crime, pathologiste et biologiste qui sont intervenus dans la suite des événements liés au meurtre d’Isabelle Lavoie le 13 septembre 2016 se sont tous présentés à la barre des témoins au cours des derniers jours. Des membres de la famille et des amis de la victime, de même que des amis de l’accusé, ont aussi pris la parole. L’appel fait au 911 devait également être entendu hier en fin d’après-midi.

Retrouvée morte dans sa chambre à coucher, baignant dans une marre de sang, la Maskoutaine a été poignardée à une trentaine de reprises au cours de l’agression meurtrière dont elle a été victime, a-t-il été dévoilé. Les coups de couteau ont pu être observés sur toute la grandeur du corps, particulièrement au cou et au cœur. Des blessures aux bras tendent à démontrer qu’elle a tenté de se défendre, a-t-il été précisé.

Également retrouvé mal en point sur la scène du crime, Maxime Labrecque aurait avoué être l’agresseur de la victime en plus de confirmer qu’il s’était lui-même infligé ses blessures, selon une policière qui l’a accompagné durant son transport en ambulance. Un expert a également voulu démontrer que seul l’accusé avait pu se faire du mal, dans ce qui serait une tentative de suicide.

Le meurtre est survenu dans un logement de la rue des Seigneurs, à Saint-Hyacinthe, où le couple avait vécu ensemble. La victime y demeurait toujours, tandis que l’accusé habitait chez ses parents depuis la séparation, survenue le 24 août.

Selon deux amis de Maxime Labrecque venus témoigner, celui-ci prenait très mal la séparation. La peine des premiers jours aurait laissé place à une colère pratiquement incontrôlable, voire une obsession. Dans les heures qui ont précédé le meurtre, il aurait dit à l’un d’eux « je vais la battre la cr***, je vais la passer », avant de laisser entendre à l’autre plus tard dans la soirée qu’« elle mérite d’être punie ». Ceux-ci ont tenté de le calmer autant que possible, ce qu’ils croyaient avoir réussi à faire, avant de voir le lendemain matin qu’il était passé à l’acte.

Selon ce qui a été révélé, Maxime Labrecque, avec qui Isabelle Lavoie avait deux jeunes enfants, avait réussi à instaurer un climat de terreur autour de son ex-conjointe, qui le craignait de plus en plus chaque jour après leur séparation. Le trentenaire se serait présenté à plusieurs reprises à l’appartement, cognant dans les fenêtres de l’unité demi-sous-sol où elle habitait. Un patrouilleur de la Sûreté du Québec l’avait d’ailleurs surpris à rôder autour de l’immeuble environ deux semaines avant le meurtre.

Le dernier texto envoyé par Isabelle Lavoie avant son décès était adressé à son père. « Papa, appel moi dès que tu peux. Peut importe l’heure! J’ai appelé la police. Mon dossier est assez solide pour le faire arrêter. Il ma fait des menaces au téléphone ce soir. Demain je dois appeler l’avocat, on s’en va devant le juge et je veux un papier d’éloignement! [sic] »

La nuit du drame, Maxime Labrecque aurait fracassé la porte d’entrée de l’appartement pour pénétrer à l’intérieur et s’en prendre à Isabelle Lavoie. Les enfants du couple se trouvaient quant à eux chez les parents de l’accusé.

Le procès se poursuivra dans les prochains jours. On saura notamment si une défense sera présentée de la part de l’accusé. Si rien ne change, les plaidoiries sont quant à elles prévues vers la fin de la semaine prochaine, avant le long congé de l’Action de grâce.

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