26 mai 2011 - 00:00
Vol, grabuge et incendie criminel à l'église de Saint-Damase
Dieu bénisse les pompiers!
Par: Le Courrier

Lorsqu'il est arrivé à l'église de Saint-Damase au petit matin, mardi, la lueur des flammes à travers les carreaux des fenêtres laissait peu d'espoir au président de la Fabrique, Étienne Lussier, de pouvoir remettre un jour les pieds à l'intérieur.

Mais, par miracle – et un peu grâce à l’intervention providentielle des pompiers de la municipalité -, l’église de Saint-Damase a été sauvée. « Le Saint-Esprit a eu une petite pensée pour nous », a lancé M. Lussier à la levée du jour.

Premier arrivé sur place, le président de la Fabrique a bien tenté d’entrer dans la sacristie, où le feu faisait rage, pour éteindre les flammes, mais en vain. « Je n’avais rien pour me protéger. J’ai voulu entrer, mais l’épaisse fumée et la chaleur intense m’ont forcé à rebrousser chemin. Je me suis dit : « Ça y est, on n’a plus d’église ». » Or, les pompiers, arrivés rapidement sur place, ont fait un travail remarquable pour confiner les flammes à l’avant de l’église et éviter la propagation de l’incendie.« Limiter les dégâts dans un édifice de cet âge, construit en bois sec, ce n’est pas évident. Ils ont sauvé notre église », se réjouissait malgré tout M. Lussier, saluant le travail des pompiers de Saint-Damase et de Saint-Pie qui ont uni leurs forces. L’incendie a tout de même causé de lourds dommages. La sacristie, où deux foyers d’incendie ont été allumés d’une main criminelle, est une perte totale. Le reste de l’église, s’il a été épargné par les flammes, a été envahi par la fumée et innondé par plusieurs centimètres d’eau.Sur place, de nombreux objets liturgiques ont disparu, incendiés ou emportés par les voleurs. Un ostensoir contenant les reliques de l’église et quatre ciboires qui se trouvaient dans l’autel principal ont été dérobés.« Ces objets se trouvaient dans des lieux qui n’ont pas été touchés par l’incendie, alors on sait qu’ils ont été volés, mais pour tout ce qui était dans la sacristie, il faudra faire un inventaire. Ce n’était pas des objets d’une grande valeur monétaire, mais symboliquement, ça voulait dire beaucoup pour nous », se désolait M. Lussier.Devant l’épreuve et les tâches à accomplir avant de pouvoir rouvrir l’église, l’équipe de la Fabrique a toutefois reçu un appui significatif lorsque l’évêque François Lapierre s’est rendu sur les lieux. « Le matin, tout le monde avait la mine basse, mais sa visite nous a redonné l’énergie nécessaire pour relever la tête et avancer », a dit M. Lussier.Le curé de la paroisse, l’abbé Daniel Courtemanche, s’est lui aussi rendu sur place au cours de la journée. « C’est impressionnant de voir les fenêtres fracassées et leurs contours brûlés. Dans les circonstances, nous avons eu de la chance que tout ne soit pas détruit », a -t-il commenté.

Enquête policière

C’est la Sûreté du Québec qui enquêtera sur le grabuge, les vols et surtout l’incendie criminel qui se sont produits dans la nuit de lundi à mardi.

Sur place, des techniciens en scène d’incendie ont recueilli des informations toute la journée mardi, jusqu’à la tombée du jour. « Quand je suis arrivé à l’église, pendant la nuit, j’ai clairement vu deux foyers d’incendie distincts dans la sacristie, a témoigné Étienne Lussier. On voit que des portes et des coffres ont été forcés. Il n’y a pas de doute que des gens voulant mal faire sont entrés. On s’explique mal que des personnes en viennent à agir ainsi, à déclencher un incendie d’une telle ampleur. Ça en dit long sur le niveau de croyance de ceux qui ont fait ça. »Les enquêteurs de la Sûreté du Québec n’ont pas identifié de suspects pour le moment.La messe du dimanche 29 mai sera célébrée à la salle des Chevaliers de Colomb, à 9 h.

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