16 janvier 2020 - 15:28
Docile : la comédie noire… et blanc de Jonathan Racine
Par: Maxime Prévost Durand
Avec Docile, Jonathan Racine réalise un rêve de longue date, soit de présenter une pièce en noir et blanc. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Avec Docile, Jonathan Racine réalise un rêve de longue date, soit de présenter une pièce en noir et blanc. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis plusieurs années, l’auteur et metteur en scène Jonathan Racine rêvait de faire une pièce de théâtre en noir et blanc. Un défi audacieux qu’il a relevé avec la pièce Docile, une comédie noire qu’il a coécrite avec Mélanie Maynard et qui sera présentée au Centre des arts Juliette-Lassonde le samedi 1er février.

D’abord créée pour le Petit Théâtre du Nord à l’été 2017, la pièce a depuis été jouée à différents endroits au Québec, notamment dans le cadre de la tournée qui s’achèvera dans les prochaines semaines. Signe d’une belle réussite, convient le natif de Saint-Simon, lors d’une rencontre avec LE COURRIER.

On se retrouve dans le New York du début des années 1960 alors qu’un photographe, Jacques Gausman, et sa femme, Ann, sont appelés à travailler pour une prestigieuse firme de produits de beauté. Il semble toutefois que le propriétaire de la compagnie n’en a que pour l’épouse de Jacques, sur qui il a un œil, au grand désespoir de ce dernier. Le rêve que l’on faisait miroiter au couple n’était ainsi que le début d’un cauchemar.

La conception de cette pièce s’est faite d’une manière bien différente de toutes les autres qu’a signées Jonathan Racine. « Il y a longtemps que je me disais que j’aimerais faire l’exercice de monter un show en noir et blanc. Je suis donc parti de l’enveloppe avant de faire le contenu », mentionne-t-il.

Les exemples de noir et blanc se font toutefois bien rares en théâtre, semble-t-il. Si bien qu’il a dû faire plusieurs tests avec son équipe, autant au niveau de l’éclairage, du maquillage que des costumes, pour s’assurer que le résultat soit celui souhaité. « Il ne fallait surtout pas que ça sorte sépia, s’exclame Jonathan Racine, dans toute sa spontanéité. Quand on a vu le résultat, on s’est dit, ayoye, ça marche. »

Il estime d’ailleurs que la facture visuelle en noir et blanc ajoute au niveau dramatique de la pièce, tout en lui donnant un style hitchcockien.

Un premierCentre des arts

À l’époque où il enseignait à l’École secondaire Saint-Joseph, dans les années 1990 et au début des années 2000, Jonathan Racine a monté une trentaine de pièces de théâtre avec ses élèves pour ensuite les jouer à la salle Léon-Ringuet. Jamais toutefois une de ses œuvres n’avait été présentée sur les planches du Centre des arts Juliette-Lassonde, une situation qui changera le 1er février lorsque Docile s’arrêtera en sol maskoutain.

« Chaque fois que je reviens à Saint-Hyacinthe, ce sont tellement de beaux souvenirs. J’ai fait mes premières armes ici, autant comme auteur que comme metteur en scène et producteur. C’est une ville qui m’a permis ça. »

La complicité entre Jonathan Racine et Mélanie Maynard, qui signent ensemble le texte de Docile, remonte justement jusqu’à Saint-Hyacinthe. Les deux amis avaient notamment étudié ensemble à l’école de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe et ils ont multiplié les projets communs depuis.

Leur dualité se fait ressentir plus que jamais dans Docile, où le drame et la comédie se chevauchent. « Je ramène toujours Mélanie vers le drame et elle me ramène toujours vers la comédie, lance Jonathan Racine avec le sourire. Docile peut être prise de façon très dramatique comme elle peut être écoutée de façon très légère. Ça dépend du choix que tu fais en tant que spectateur. »

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