1 juin 2017 - 00:00
Entre les lignes
Dormir au gaz
Par: Le Courrier

Étonnant, c’est le moins que l’on puisse dire. On comprend mal que l’usine de biométhanisation de Saint-Hyacinthe ne fonctionne pas.

En théorie, on nous dit qu’elle est opérationnelle et en mesure de produire du gaz, mais en pratique, elle n’est pas encore en mesure de l’acheminer dans les conduits de Gaz Métro, son partenaire, ce qui la prive de précieux revenus. Il y a déjà au moins un mois que cette usine serait prête à fonctionner, mais qu’elle tourne au ralenti.

Elle ne peut qu’utiliser le biométhane pour ses propres besoins, tant et aussi longtemps qu’elle ne recevra pas le feu vert de Québec. Ce signal doit se traduire par l’émission d’un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement.

Considérant l’énergie, l’argent et le travail dépensés jusqu’à ce jour pour mettre en place cette usine de biométhanisation, un tel retard a de quoi surprendre. D’autant plus que les gouvernements supérieurs, dont celui à Québec, ont mis des millions de dollars pour financer cette aventure. Il serait donc tout naturel que Québec presse ses fonctionnaires d’accélérer le tempo, s’il est bien vrai qu’il ne manque qu’un bout de papier.

Du côté de la Ville de Saint-Hyacinthe, on commence à s’impatienter. Et avec raison. Ce n’est pas la première jambette que Québec sert à la Ville dans ce dossier. En décembre, le directeur général Louis Bilodeau avait assez mal digéré que Québec exige de la Ville qu’elle souscrive à une caution bancaire de 3 M$ pour la phase II que ce même gouvernement a financé à la hauteur de 42,16 M$.

La Ville devait d’ailleurs écrire au ministre de l’Environnement pour lui faire part de son mécontentement à ce sujet, mais on ignore si elle y a donné suite. Les récents événements autour du certificat d’autorisation ne font qu’accroître la pression sur la Ville qui doit encore dénicher 138 000 tonnes d’intrants pour opérer l’usine au maximum de sa capacité. Si ça dort au gaz au ministère de l’Environnement, il faudrait que le ministre y voie. 

Avec toutes les dépenses qui s’annoncent, les revenus de la biométhanisation ne seront pas de trop.

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