16 janvier 2020 - 15:14
Commission scolaire de Saint-Hyacinthe
Du plomb détecté dans l’eau des écoles
Par: Rémi Léonard
Il faudra dorénavant porter une attention particulière à l’affichage installé près des points d’eau des écoles. Ceux condamnés ne fonctionnent tout simplement plus. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Il faudra dorénavant porter une attention particulière à l’affichage installé près des points d’eau des écoles. Ceux condamnés ne fonctionnent tout simplement plus. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Les premiers tests réalisés dans cinq écoles de la région pour déceler la présence de plomb dans l’eau ont révélé des concentrations assez élevées pour amener la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSH) à prendre des mesures préventives dans tous ses établissements.

Depuis le début de la semaine, la consigne de laisser couler l’eau des fontaines au moins une minute avant d’en boire est donc en vigueur sur tout son territoire. Il est recommandé aux parents de fournir une bouteille d’eau réutilisable à leur enfant pour simplifier l’application de cette directive. Le remplissage sera supervisé par des adultes au primaire, alors qu’au secondaire, les élèves sont responsables de respecter les consignes.

Les tests en question ont été réalisés pendant la période des Fêtes sur tous les points d’eau des écoles Larocque, Notre-Dame (à Sainte-Christine), Saint-Nazaire, Bois-Joli et Saint-Bernard. Dans chacune d’elle, au moins une source d’eau ne respectait pas la norme fixée par Québec, qui est récemment passée de 10 à 5 microgrammes par litre (μg/L).

Nouvelle façon de faire

La méthode pour procéder aux tests a également été mise à jour. Au lieu de laisser couler l’eau cinq minutes avant de l’analyser, l’eau est maintenant recueillie au premier jet après au moins six heures sans utilisation, puis un deuxième échantillon est récolté après 30 secondes d’écoulement.

Si la concentration de 5 μg/L est dépassée même après ce délai, il faut condamner le point d’eau. S’il ne respecte pas la norme au premier jet, mais que la concentration passe sous 5 μg/L après 30 secondes d’écoulement, le point d’eau peut continuer à être utilisé. Des affiches indiquent alors de laisser couler l’eau au moins une minute avant d’en consommer. C’est la situation qui prévaut dans les cinq écoles testées.

Pour l’instant, les mesures préventives diffusées à partir de vendredi s’appliquent à tous les autres établissements. En plus de laisser couler l’eau une minute avant de boire dans les fontaines, il faut la laisser couler cinq minutes avant de l’utiliser dans le cas des éviers de cuisine. Pour les éviers des salles de toilettes, il faut tout simplement ne pas en boire.

L’opération ne fait que commencer

Toutes les écoles primaires devront être vérifiées avant la fin de l’année scolaire. La CSSH en compte 30 sur son territoire. Au fur et à mesure que les tests seront effectués, l’affichage sera ajusté en conséquence dans les écoles. « Dès que les tests auront été effectués dans l’immeuble fréquenté par votre enfant, vous serez informés des résultats ainsi que des mesures mises en place, si nécessaire. Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour que les tests soient effectués le plus rapidement possible », indique une lettre transmise aux parents vendredi.

Ces vérifications doivent être effectuées la nuit ou la fin de semaine, considérant le délai de six heures à respecter, a fait savoir le directeur adjoint du Service des ressources matérielles de la CSSH, Claude L’Heureux. C’est aussi pourquoi la première vague de tests a été réalisée durant les Fêtes. La CSSH avait déjà fait les démarches à l’automne pour se procurer les appareils nécessaires, avant même que le Ministère ne les délivre. « Nous sommes parmi les premières commissions scolaires à réaliser ces tests », a indiqué M. L’Heureux.

Une fois le portrait complété, la CSSH pourra ensuite s’orienter vers les interventions les plus urgentes à réaliser pour rendre conformes les points d’eau problématiques. Il peut s’agir de simplement remplacer l’appareil ou carrément d’aller changer une section de tuyauterie, selon les cas, a indiqué M. L’Heureux. Il faudra procéder par « essais-erreurs » puisqu’il est pour l’instant difficile d’établir avec précision la source de la contamination, a expliqué le directeur adjoint du service des ressources matérielles.

Quelques résultats

Après cette première vague de tests, l’école où le plus de dépassements ont été constatés est Bois-Joli, où sur les douze fontaines, trois ont été condamnées et huit ont maintenant la consigne de laisser couler l’eau une minute avant d’en consommer. Les concentrations obtenues au premier jet variaient passablement, mais plusieurs dépassaient largement la norme autorisée, une fontaine atteignant jusqu’à 64 μg/L, soit presque 13 fois la limite permise. Après 30 secondes, la concentration était toutefois ramenée à 2,4 μg/L. Une autre fontaine atteignait 12,9 μg/L même après 30 secondes d’écoulement et a donc été condamnée.

L’école Larocque n’est pas en reste avec cinq dépassements variant entre 5,9 et 72 μg/L au premier jet pour ses fontaines. Après 30 secondes d’écoulement, une fontaine dépassait toujours la norme avec 8,7 μg/L. À Sainte-Christine, Saint-Nazaire et Saint-Bernard, aucune fontaine n’a été condamnée, même si deux ont connu d’importants dépassements au premier jet (79 et 42 μg/L à Saint-Nazaire). Rappelons que le premier jet est testé après six heures sans utilisation.

Globalement, sur les 33 fontaines testées dans les cinq établissements, quatre ont été condamnées et 14 doivent maintenant fonctionner une minute avant de pouvoir en consommer l’eau. Les 15 autres sont conformes. Pour les robinets, de nombreux dépassements ont aussi été constatés, et ce, dans chaque école.

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