1 décembre 2011 - 00:00
Délit de fuite causant la mort
Dulong demeure incarcéré
Par: Le Courrier
L'accident mortel est survenu le 22 novembre sur le rang Salvail Sud à Saint-Jude.

L'accident mortel est survenu le 22 novembre sur le rang Salvail Sud à Saint-Jude.

L'accident mortel est survenu le 22 novembre sur le rang Salvail Sud à Saint-Jude.

L'accident mortel est survenu le 22 novembre sur le rang Salvail Sud à Saint-Jude.

L'homme accusé du délit de fuite entraînant la mort d'un adolescent de 15 ans, à Saint-Jude, se serait défilé de la scène de l'accident pour éviter d'être pris au volant d'un véhicule qui n'était pas muni d'un appareil éthylomètre, comme le stipule les conditions de son permis de conduire.

C’est du moins ce qu’est venu raconter un enquêteur de la Sûreté du Québec, mardi, lors de la dernière comparution de Robert Dulong, 56 ans.

Devant la preuve saisissante, le lourd passé judiciaire de l’accusé et ses 17 bris d’engagement, la juge Suzanne Paradis a rejeté la demande de l’accusé de recouvrer sa liberté. « L’accusé n’a, à l’évidence, pas beaucoup de respect pour les lois, a-t-elle commenté dans son jugement. L’acte que vous avez commis, M. Dulong, est d’une gravité extrême. »Robert Dulong serait passé aux aveux lors d’un interrogatoire enregistré sur bande vidéo au lendemain du drame. Il aurait raconté aux enquêteurs l’accident survenu le 22 novembre, vers 20 h 35. Selon sa version des faits, il aurait eu un malaise, sur le rang Salvail Sud, à Saint-Jude, alors qu’il était au volant d’un véhicule appartenant à son employeur. La minifourgonnette, une Chevrolet Venture bleu foncée, aurait alors dévié de sa trajectoire et frappé le jeune Rochevillois, qui circulait à vélo sur l’accotement. Sachant qu’il avait percuté quelque chose de plein fouet, Dulong aurait fait marche arrière pour examiner la scène, toujours selon sa version des faits. « Il a constaté qu’il avait frappé un jeune garçon et il a quitté les lieux pour changer de véhicule », a rapporté l’enquêteur. C’est que Dulong était dans l’interdiction de conduire un véhicule à moins qu’il ne soit muni d’un éthylomètre, un appareil qui permet de mesurer le taux d’alcool dans le sang du conducteur avant d’activer le moteur. Or, la voiture de son employeur n’en possédait pas. « Il ne voulait pas que les policiers le voient au volant d’un véhicule sans éthylomètre parce qu’on lui avait dit qu’il ferait 30 jours de prison s’il se faisait prendre », a résumé l’enquêteur.Dulong se serait donc rendu à la ferme où il aurait dissimulé le véhicule accidenté. Il aurait ensuite pris le volant d’une Volskwagen noire équipée de l’éthylomètre pour retourner sur les lieux de l’accident. C’est une vingtaine de minutes après avoir frappé l’adolescent que Dulong a finalement contacté les services d’urgence. Il n’est toutefois jamais sorti de sa voiture pour assister la jeune victime.Aux policiers, Dulong se serait présenté comme un témoin qui avait aperçu les réflecteurs du vélo dans le noir alors qu’il passait par là. Jamais il n’a révélé son implication dans l’accident, malgré des questions claires en ce sens. Selon les notes des policiers, l’accusé n’était pas en état d’ébriété lors du drame.

Toujours vivant

L’enquêteur a poursuivi son témoignage en rapportant les informations qu’il avait obtenues du coroner qui a pratiqué l’autopsie sur la victime.

« L’autopsie démontre que la victime n’est pas décédée sur le coup. Selon le coroner, une intervention médicale rapide aurait pu sauver la vie de l’enfant », a laissé tomber l’enquêteur. Cette révélation a eu l’effet d’une bombe dans la salle d’audience, où s’étaient réunis des proches de la victime. Sa mère et son père ont fondu en larmes avant de se précipiter à l’extérieur. On entendait toujours leur chagrin depuis la salle d’audience lorsque l’enquêteur a poursuivi son témoignage.Robert Dulong, qui habitait Saint-Jude depuis cinq ans, connaît pour sa part d’importants ennuis de santé qui le place littéralement entre la vie et la mort.Si les autorités carcérales collaboraient, il devait être hospitalisé, tôt mercredi matin, afin de subir une intervention chirurgicale risquée qui pourrait bien lui coûter la vie.« Je veux essayer de m’en sortir pour faire face à la justice. Je ne veux pas me défiler. C’est une grosse responsabilité d’avoir frappé un enfant. Je prends ça dur. Je prends ça très dur », a-t-il dit à la juge Paradis en sanglotant.Si sa santé le permet, l’accusé sera de retour devant le tribunal début janvier afin de fixer la date de son procès. @ENCART:« L’autopsie démontre que la victime n’est pas décédée sur le coup. Selon le coroner, une intervention médicale rapide aurait pu sauver la vie de l’enfant. »

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