13 février 2014 - 00:00
Elles croient en l’Homme
Par: Denyse Bégin
Sur la photo, on aperçoit soeur Robertine qui donne un cours de rattrapage à un jeune de l'école secondaire Saint-Joseph.

Sur la photo, on aperçoit soeur Robertine qui donne un cours de rattrapage à un jeune de l'école secondaire Saint-Joseph.

Sur la photo, on aperçoit soeur Robertine qui donne un cours de rattrapage à un jeune de l'école secondaire Saint-Joseph.

Sur la photo, on aperçoit soeur Robertine qui donne un cours de rattrapage à un jeune de l'école secondaire Saint-Joseph.

Elles ont foi en Dieu, mais aussi en l’Homme. Le regard qu’elles portent sur les autres est rassurant et inspirant. Il est lucide, ouvert et réconfortant.

« Tout ce qui touche la société nous interpelle vraiment », dit soeur Pauline Phaneuf à propos de sa communauté, les soeurs de Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe.

Soeur Robertine Roy, elle, une belle philosophe de 78 ans, éprouve une empathie réelle pour l’humain, objet de ses réflexions et de ses nombreux questionnements depuis l’époque où, en pleine Révolution tranquille, elle étudiait, avec son costume austère de religieuse sur le dos, parmi une faune universitaire prête à monter aux barricades pour un oui ou un non. « Pour eux, l’Église était responsable de tous les maux de la société. En voyant le Dieu qu’il rejetait, celui de Sartre ou de Freud, notamment, ça m’a permis d’approfondir le Dieu de Jésus-Christ. Pendant trop longtemps, le mot « Église » a signifié « obligation » plutôt que joie. On n’a pas le droit de s’ingérer dans la conscience des gens. Pourtant, on a bien fait ça dans l’Église », dit-elle en soupirant. Une fois ses études complétées, soeur Robertine a enseigné la philosophie au Cégep de Saint-Hyacinthe de 1968 à 1984. Elle a aussi piloté un groupe R3, une branche du Mouvement des Cursillos, formé de jeunes de 18 à 25 ans qu’elle accompagnait dans leur cheminement spirituel. Impliquée auprès des jeunes encore aujourd’hui, elle passe une dizaine d’heures par semaine à aider des élèves inscrits en rattrapage, à l’école secondaire Saint-Joseph. Elle se dit optimiste quant au monde que nous allons leur laisser. « C’est sûr qu’on leur lègue un monde difficile, avec des défis environnementaux de taille, mais c’est un monde en quête de sens. Selon moi, l’humain est plus que jamais conscient de ce qu’il est, et de ce qu’il vaut. On parle d’égalité homme/femme, de lutte contre l’injustice, on remet en question notre consommation effrénée… cet éveil planétaire me réconforte. Je crois que tout homme est capable de dépassement », affirme soeur Robertine.

L’empathie comme mode de vie

Soeur Pauline Phaneuf a toujours un sourire radieux lorsqu’elle serre la main de quelqu’un. On sent tout de suite l’affection qu’elle porte au genre humain.

À son retour de mission du Sénégal, elle est devenue membre du comité des dons de sa communauté. Les soeurs de Saint-Joseph étant engagées dans la fondation Roncalli, qui a financé 7 800 projets dans les pays en voie de développement depuis 30 ans, soeur Pauline a ainsi pu continuer à soutenir les plus démunis. « C’est plus qu’un partage d’argent. Nous travaillons en partenariat avec les organismes sur place et visons à ce que les personnes aidées prennent leur destinée en main », précise-t-elle. Lorsqu’elle porte son regard sur le monde qui l’entoure et qu’on lui demande ce qui la pousse à s’impliquer, elle évoque le respect des droits humains. Et cela vaut pour tous, même pour les entreprises si bien qu’elle s’intéresse aux combats menés par le Regroupement pour la responsabilité sociale des entreprises (RRSE). Ils touchent aussi bien les enjeux miniers que l’exploitation sexuelle des enfants ou la syndicalisation des employés de Couche-Tard. « J’embrasse ce type de cause avec enthousiasme, avoue soeur Pauline. Je ne porte pas nécessairement le flambeau, mais je suis là pour aider. Certaines religieuses sont moins actives dans la société étant donné leur âge et leur état de santé, mais je peux vous affirmer que toutes, nous sommes en communion avec ce monde que nous aimons tant », assure soeur Pauline. NDLR : Une vingtaine de textes de la série d’amour et d’espoir complètent ceux publiés par Le Courrier depuis neuf mois. Pour les lire, rendez-vous à www.begin-communications.com

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