12 mai 2011 - 00:00
Émilie jolie
Par: Martin Bourassa
Je n'ai jamais eu la mémoire des noms, ni des visages.

Je n’ai jamais eu la mémoire des noms, ni des visages.

Il y a cependant des prénoms que je n’ai jamais pu oublier au fil des ans, le nom d’enfants sur qui j’ai écrit et qui m’ont touché, voire bouleversé pour toutes sortes de raisons, souvent malheureuses il va sans dire. Le prénom d’enfants qui nous ont quittés trop tôt. Comment oublier les Alexandra, Vincent, Maxime, Wynna et Émilie.J’ai effectué tout un retour en arrière le 3 mai quand j’ai réalisé que je connaissais la nouvelle députée de Saint-Hyacinthe aux Communes, Marie-Claude Morin.Même si je l’ai croisée ces dernières années en raison de son implication communautaire et professionnelle, je n’avais jamais réalisé qu’elle était la grande soeur d’Émilie Morin.Les lecteurs qui ont plus de mémoire que moi se souviendront de la belle Émilie, pour qui était tenu au milieu des années 1990 un Marché de l’espoir. Cette grosse vente-débarras annuelle servait à épauler la famille d’Émilie, une petite puce qui est décédée d’un cancer au cerveau le 15 octobre 1997 à l’âge de 8 ans.J’ai eu la chance de la connaître et d’écrire quelques textes sur elle. À sa mort, j’étais même dans le salon de la maison familiale pour écrire un dernier hommage.Dans l’entrée de la résidence sur la rue des Catalpas, il y avait d’ailleurs une magnifique photo d’Émilie et de sa grande soeur Marie-Claude portant toutes les deux de grands cheveux longs. Tout un contraste avec le beau coco chauve d’Émilie!Le dernier souvenir que je conservais de Marie-Claude, c’est de la voir assise sur le plancher du salon, devant la chaîne stéréo, pour choisir les chansons préférées d’Émilie en vue des funérailles. C’était il y a pratiquement 15 ans et Marie-Claude devait avoir à peine 11 ou 12 ans à l’époque. Je n’ai jamais oublié cette journée, ni cette image de la grande soeur éplorée portant de gros écouteurs de musique sur les oreilles.Image pour image, je préfère de loin la photo publiée à la Une du COURRIER la semaine dernière où on la voit verser des larmes de joie à la suite de son élection surprise. J’ignore tout comme vous si Marie-Claude Morin sera une brillante députée.Je sais seulement qu’un ange gardien veille sur elle depuis longtemps et qu’Émilie aurait été sûrement très fière de sa grande soeur le soir du 2 mai.

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