18 juillet 2013 - 00:00
Emplois : le statu quo
Par: Martin Bourassa

Tout indique que le Conference Board s’est planté royalement ce printemps en dévoilant des données dévastatrices sur l’emploi à Saint-Hyacinthe.

C’est du moins ce que suggère l’analyse comparative des deux plus récents recensements, celui de 2011, fraîchement publié, et celui de 2006.Au cours des derniers jours, notre journaliste Benoit Lapierre a pris l’heureuse initiative de se livrer au jeu des comparaisons, question de vérifier le bien-fondé des données controversées contenues dans la plus récente étude du Conference Board traitant de Saint-Hyacinthe et des municipalités de taille moyenne au Canada. Chiffres de Statistiques Canada à l’appui, le Conference Board avait dépeint l’économie de Saint-Hyaicnthe comme étant « en perte de vitesse ». Selon l’organisme, Saint-Hyacinthe avait perdu pas moins de 16 700 emplois depuis 2005, une hécatombe qui avait été décriée de toutes parts dans le milieu maskoutain puisque cela ne semblait correspondre en rien à la réalité.Or, la publication des données du recensement de 2011 à la fin du mois de juin apporte un éclairage nouveau sur la situation et tend à discréditer les conclusions du Conference Board, révèle l’analyse du COURRIER.Selon le recensement 2011, il y aurait environ 27 985 personnes en emploi dans l’agglomération de recensement de Saint-Hyacinthe (28 330 en 2006), qui regroupe la Ville-centre, Saint-Simon et Saint-Dominique. On est donc à des années-lumière du chiffre de 20 400 avancé pour 2012 (ce nombre était même de 18 800 en 2011) par le Conference Board. Si on isole exclusivement la Ville de Saint-Hyacinthe, le recensement de 2011 estime à 25 975 le nombre de personnes en emploi en 2011 par rapport à 25 945 en 2006. Dans l’ensemble de la MRC Les Maskoutains, il est question de 43 525 personnes en emploi pour 2011 comparativement à 41 965 en 2006.Pour une région en perte de vitesse, on a déjà vu pire n’est-ce pas?Disons qu’à la place du Conference Board, je serais dans mes petits souliers, voire embarrassé. Mais le Conference Board s’est contenté de prendre acte de notre analyse faite à l’aide des deux recensements. Disons que j’espérais mieux comme défense et comme justification considérant l’impact majeur provoqué par l’étude boîteuse du Conference Board à Saint-Hyacinthe. Compte tenu du tort causé, cet organisme devrait faire amende honorable. Ce serait la moindre des choses.À la décharge du Conference Board, et loin de chercher à l’excuser, il est par contre possible de retrouver dans la tonne de rapports produits par Statistiques Canada des données qui laissent présager la déroute de l’économie maskoutaine depuis 2008, dans des proportions semblables aux données alarmantes du Conference Board.L’enquête sur la population active publiée par Statistiques Canada en janvier dernier allait dans le même sens, avec une population active estimée dans l’agglomération de Saint-Hyaicnthe de 26 100 en 2008, mais de seulement 19 000 pour 2012.Fort heureusement, les récentes données du recensement viennent donner l’heure juste, ou à tout le moins un peu plus conforme à notre perception.Cela dit, si les données du recensement 2011 réfutent la thèse de l’incroyable déclin de notre économie, elles ne permettent pas de jubiler non plus, et encore moins de prétendre à un essor fulgurant et hors du commun au Québec.Disons que la croissance est assez modérée merci depuis 2006, particulièrement dans l’agglomération où le nombre de personnes en emploi a même baissé de 345 depuis 2006. L’élan se retrouve plutôt dans le reste de la MRC.Nous allons quand même nous satisfaire de savoir que l’économie de Saint-Hyacinthe n’est pas agonisante et qu’elle se porte relativement bien, quoi qu’en pensent ou quoi qu’en disent les oiseaux de malheur du Conference Board. Et c’est sur cet élan que Le Courrier amorcera ces prochaines semaines son palmarès annuel des 200 plus grandes entreprises de la MRC Les Maskoutains, un exercice qui devrait permettre, on l’espère, de confirmer l’état de santé satisfaisant de notre économie.Une économie qui n’est peut-être pas la plus florissante des municipalités de taille moyenne au Canada, mais une économie qui est loin, très loin d’être la pire.Et cette fois, ce n’est pas la Ville de Saint-Hyacinthe, ni le CLD Les Maskoutains et encore moins le Conference Board qui le dit, mais bien Le Courrier de Saint-Hyacinthe.

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