22 septembre 2011 - 00:00
En 1911, le Séminaire fêtait ses cent ans (2)
Par: Le Courrier
Banquet extérieur du midi lors des fêtes du centenaire du Séminaire de Saint-Hyacinthe le 21 juin 1911 (Archives CHSH).

Banquet extérieur du midi lors des fêtes du centenaire du Séminaire de Saint-Hyacinthe le 21 juin 1911 (Archives CHSH).

Banquet extérieur du midi lors des fêtes du centenaire du Séminaire de Saint-Hyacinthe le 21 juin 1911 (Archives CHSH).

Banquet extérieur du midi lors des fêtes du centenaire du Séminaire de Saint-Hyacinthe le 21 juin 1911 (Archives CHSH).

Une deuxième journée de célébrations

Une deuxième journée de célébrations

Malgré une soirée de discours, une veillée tardive où les anciens ressassaient les souvenirs d’étudiants, dès 7 h du matin, le mercredi 21 juin, les tables étaient prêtes à recevoir les invités pour le petit déjeuner. « Vingt cordons-bleus, séculières et religieuses, se sont employées toute la nuit sans fermer l’oeil à remettre toutes les choses en bonne place après le repas d’hier soir. Il y a des secrets d’organisation à apprendre » souligne Mgr Charles-Philippe Choquette dans son Histoire du Séminaire de Saint-Hyacinthe, tome 2, publié en 1912 et racontant les fêtes du Centenaire.

À 10 h, les dignitaires se rassemblent au pied de la Madone des écoliers pour la messe en plein air : il y avait là le lieutenant-gouverneur, Messeigneurs Bégin, LaRocque, Brunault, Guertin, Millette, les honorables Dessaulles, Choquette, Langelier, Augustin Papineau, P.B. de LaBruère et le Supérieur du Séminaire. « Les chantres se placent à droite de la Madone sur une estrade improvisée. Leur voix sera soutenue par un orgue de 75 jeux, monté plus loin au fond de la fabrique Casavant Frères. […] Deux anciens du Séminaire, Paul Dufault et Albani Beauregard, remuent profondément notre sensibilité par le chant des vieux cantiques », rapporte la chronique. Au retour de la messe du Centenaire, les photographes rassemblent les invités sur les degrés du portique afin d’enregistrer l’évènement pour la postérité.

L’apogée des fêtes

L’heure du banquet a sonné. La température est ravissante. À l’entrée de la tente, le Supérieur dirige les dignitaires vers les tables d’honneur. Puis, 1 500 convives prennent place, les classes par ordre d’ancienneté, pendant que 300 collégiens, la serviette au bras, s’apprêtent à faire le service. Deux tables d’honneur avaient été préparées : l’une, de 36 invités, présidée par le Supérieur, l’autre, de 32 personnes, présidée par le vice-supérieur. Les sténographes, dont deux en uniforme de collégien, et les correspondants des journaux avaient leur table particulière près de la table d’honneur. Le menu était abondant. Pour satisfaire les appétits des convives pendant trois jours « 400 poules, 200 dindes et quelques douzaines de grosses pièces, veaux, boeufs, moutons, entrèrent dans les divers services. Poules et dindes entassées, sous une carapace de glace, dans un entrepôt de Montréal, attendaient le festival depuis l’automne dernier », rapporte la chronique. Le service aux tables était irréprochable et souverainement expéditif. À peine une heure après le début, un premier discours était livré par l’honorable Pierre Boucher de LaBruère, surintendant de l’instruction publique, à qui avait été confié le rôle de parler au nom des anciens élèves du Séminaire. M. de LaBruère faisait partie des anciens qui avaient connu le vieux collège fondé en 1816 : « Je le revois dans mes souvenirs, disait-il, avec sa tour rustique servant aux escaliers de sortie, avec ses classes aux tables longues et encombrantes, sa cloche au son inoublié et que nous entendions tout à l’heure nous convier aux fêtes du centenaire avec une voix que l’âge n’a pas affaiblie ni changée ». Le discours suivant présenté par Monseigneur L. Guertin, Vicaire général du diocèse et président du Comité du Centenaire, révéla le résultat de la souscription du Centenaire au montant de 80 000 $. D’autres discours firent état des anciens élèves devenus célèbres par des occupations de responsabilité dans la hiérarchie religieuse, dans la magistrature, dans la fonction publique, dans le domaine politique, dans les professions en général, de l’apport des anciens originaires des provinces anglaises et des États-Unis, le tout complété par les commentaires du Supérieur, Mgr C.P. Choquette. Le banquet prit fin au terme de dix discours. Il était 5 1/2 heures de l’après-midi. Évidemment, lorsque la cloche signala l’heure du souper, à 6 1/2 heures, le repas ne réunit que quelques tablées. Au cours de la soirée du 21 juin, le vieux Séminaire avait préparé à ses fils un spectacle féerique. « Trois mille lanternes piquent les avenues des bosquets de leurs lumières multicolores. Toute la façade, depuis le sommet de la tour jusqu’au rez-de-chaussée, est dessinée par d’innombrables ampoules électriques. […] Au centre, un chiffre de flammes, – 100 – jette un éclat puissant. Là-bas, sur le champ de balle, le canon gronde : c’est le prélude du feu d’artifice. Bombes, fusées, soleils, pluie d’étoiles, tout est mis en jeu. Le firmament est enflammé : la forêt voisine rougit sous l’éclat de mille flammes se succédant sans une minute de relâche. Les chiffres 1811-1911 réunis en un monogramme gigantesque, apparaissent soudain dans les airs et signalent la tombée du rideau », raconte Mgr Choquette dans son ouvrage portant sur l’histoire du Séminaire de Saint-Hyacinthe publié en 1912. C’est par cette flamboyante activité que fut donné le signal de la clôture des fêtes du Centenaire.

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