29 octobre 2015 - 00:00
Centre de congrès et hôtel de luxe
En quête d’un gestionnaire fortuné
Par: Jean-Luc Lorry
En quête d’un gestionnaire fortuné

En quête d’un gestionnaire fortuné

En quête d’un gestionnaire fortuné

En quête d’un gestionnaire fortuné

Le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La gestion du futur centre de congrès qui sera intégré à un hôtel haut de gamme incluant un restaurant sera confiée à un unique gestionnaire qui ­devra avoir les reins assez solides financièrement pour opérer et assumer les possibles déficits durant les premières années d'exercice.

La Ville de Saint-Hyacinthe prévoit investir un minimum de 20 M$ par un règlement d’emprunt dans la construction d’un centre de congrès. Parallèlement, les Centres d’achats Beauward injecteront au moins 25 M$ dans un hôtel quatre étoiles de 200 chambres dont ils seront propriétaires et 4,5 M$ dans un ­stationnement intérieur comptant au minimum 150 cases. Celles-ci s’ajouteront à 700 cases qui seront mises à la ­disposition des congressistes et des ­utilisateurs de l’hôtel.

« Dans ce dossier, la Ville va bâtir un centre de congrès tout équipé prêt à ­l’emploi. Cependant, ni la Ville, ni Beauward ne possède une expertise en gestion d’un centre de congrès ou d’un hôtel. Il est donc préférable de profiter d’un gestionnaire commun et expérimenté », indique Louis Bilodeau, en ­entrevue au COURRIER.

Le futur opérateur devra disposer de ressources financières suffisantes pour rémunérer le personnel du centre de congrès et de l’hôtel, une brigade ­d’environ 225 employés.

En plus de cette dépense majeure, l’opérateur devra verser une redevance à la bannière qui sera dévoilée prochainement et assumer certains coûts de fonctionnement comme l’électricité et l’entretien.

Sur ce point, M. Bilodeau précise qu’il n’y aura pas de coûts associés au ­chauffage dans la mesure où les deux ­bâtisses profiteront de l’implantation de la biométhanisation à Saint-Hyacinthe pour être chauffées gratuitement au gaz naturel.

Les frais d’utilisation et d’entretien des 850 cases de stationnement seront à la charge de l’opérateur puisque celles-ci seront sans frais pour l’utilisateur.

Le gestionnaire du complexe sera ­désigné début 2016 par appel d’offres public. La prochaine étape sera ­l’organisation par la Ville d’une soirée d’information publique à la suite de ­laquelle la procédure menant au ­règlement d’emprunt sera enclenchée. C’est à ce moment, qu’il sera possible de s’opposer au projet.

Pas moins de 768 signatures sont ­nécessaires pour bloquer l’emprunt et mettre en place une procédure de ­référendum.

Imiter Drummondville

Au lieu d’opter pour un règlement ­d’emprunt, la Ville de Saint-Hyacinthe aurait pu imiter Drummondville qui a confié la gestion de son centre de congrès Centrexpo à la Société de développement économique de Drummondville (SDED), un organisme paramunicipal qui en est aussi propriétaire.

En opération depuis février, Centrexpo représente un investissement de 30 M$.

Pour financer la construction de ce centre de congrès, la SDED a contracté un prêt bancaire garanti par la Ville de Drummondville de 17 M$ sur une durée de 25 ans.

La balance du financement avait été obtenue via une subvention de 13 M$ composée de deux parts égales accordées par Québec et Ottawa.

« À Saint-Hyacinthe, nous privilégions le règlement d’emprunt dans la mesure où la Ville veut gérer le projet. Cela aurait été possible de confier ce dossier à Saint-Hyacinthe Technopole, mais l’organisme n’était pas prêt lorsque les décisions ont été prises », précise M. Bilodeau.

Aucun risque financier

Selon Louis Bilodeau, l’implication de la Ville dans la construction du futur centre des congrès ne représente aucun risque financier.

« Un pourcentage des revenus qui ­seront générés par le centre des congrès et l’hôtel sera versé à l’opérateur. ­L’excédant pour la portion congrès ira à la Ville. Comme les trois premières années d’exploitation pourraient être déficitaires, ce sera alors à l’opérateur d’assumer les pertes financières », précise le directeur général.

Dans son cadre financier provisoire, la Ville projette des revenus de l’ordre de 260 000 $ par année sur une période de 15 ans. « Les surplus nets générés par le centre des congrès serviront d’abord à réduire le montant de la dette associée à ce projet », précise M. Bilodeau. Il en sera de même des ­subventions que pourrait recevoir la Ville de Saint-Hyacinthe.

Au 31 décembre 2014, la dette de la Ville se chiffrait à 37,1 M$.

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