Ces articles mettent en relief qu’en plus des désagréments qu’entraînent les menstruations, le coût des produits d’hygiène est élevé. Effectivement, le coût estimé au Québec pour des produits d’hygiène féminine s’élève jusqu’à 80 $/an. Une étude effectuée au Royaume-Uni a démontré que 10 % des jeunes femmes de 14 à 21 ans n’étaient pas en mesure de se procurer ces produits d’hygiène et 15 % peinaient à le faire. De cette précarité menstruelle découle une arrière-pensée de discrimination et d’aliénation de la femme. Sur une base d’équité, ces produits devraient être accessibles à toutes, peu importe leur budget.

Outre les coûts à l’achat, les produits hygiéniques à usage unique génèrent une quantité faramineuse de déchets. Or, le transport et l’enfouissement de ces déchets engendrent des frais, alors qu’ils seraient évitables. De plus, les produits d’hygiène jetés aux toilettes peuvent entraîner des coûts d’entretien supplémentaires aux usines de traitement des eaux usées.

Afin d’amoindrir leur impact environnemental, des alternatives plus écologiques telles que les coupes, les serviettes et les culottes menstruelles sont disponibles. Toutefois, ces options nécessitent un déboursement initial considérable, ce qui est limitant pour une partie de la population à moyen et faible revenu, dont les étudiantes.

À titre d’exemple, une coupe menstruelle du type Diva Cup varie entre 40 $ et 50 $. Pour les serviettes, le prix d’une boîte de 50 jetables est moindre qu’une seule serviette lavable! Comme les produits écoresponsables sont assurément plus chers que les produits jetables, ils sont peu accessibles pour les personnes ayant un budget limité.

Dans le but d’encourager l’achat écoresponsable, plusieurs municipalités, MRC et arrondissements ont pris l’initiative de subventionner les produits d’hygiène féminine. Effectivement, sur présentation d’un justificatif d’achat, un remboursement partiel est offert, jusqu’à épuisement du budget municipal. Parmi ces municipalités, on compte Boisbriand, Mascouche, Montréal (Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges, Notre-Dame-de-Grâce, Pointe-aux-Trembles, Rivière-des-Prairies, Rosemont-Petite Patrie; Sud-Ouest), MRC Marguerite-d’Youville, Pointe-Claire, Prévost, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Roch-de-l’Achigan, Saguenay et Vaudreuil-Dorion.

Somme toute, les menstruations représentent un fardeau financier pour la femme et génèrent une quantité de déchets considérable. Dans un contexte où l’environnement se situe au sommet des préoccupations actuelles, les produits d’hygiène féminine écoresponsables devraient être accessibles.

Nous invitons donc le conseil municipal de Saint-Hyacinthe à adopter, tout comme de nombreuses autres municipalités, des mesures financières incitatrices pour promouvoir l’adoption de produits hygiéniques écoresponsables pour l’incontinence et les menstruations.