25 juin 2015 - 00:00
Myriam Webber
Entre Saint-Hyacinthe et Nashville
Par: Maxime Prévost Durand
Elle a le profil de l’emploi. Blonde, aux yeux bleus, avec une voix claire et très radiophonique. Même si elle chante du country, elle lui donne une saveur pop qui nous reste en tête ­instantanément. Depuis un an, ­Myriam Webber va et vient à ­Nashville, où elle tente de faire ­décoller sa carrière dans ce grand ­marché du country.

Entre les Miranda Lambert, Carrie ­Underwood, Brad Paisley et Luke Bryan, qui dominent année après année les ­palmarès de musique country, de ­nombreux artistes passent par Nashville où ils souhaitent un jour percer.

« C’est tellement dur de percer aux ­États-Unis. Il y a tellement de ­chanteurs de country et tellement de blondes aux yeux bleus de mon âge qui chantent du country. C’est un défi supplémentaire », avoue Myriam, dont l’ambition s’étend à l’ensemble du Canada, mais aussi aux États-Unis.

Un premier minidisque contenant trois chansons en anglais, dont Movie Kiss, est paru l’an dernier et un second proposant quatre nouvelles pièces doit paraître ­prochainement.

Il y a un mois, elle se trouvait justement dans la capitale du country, à Nashville, pour enregistrer les nouveaux morceaux avec son producteur Steve Cropper, ­guitariste du groupe The Blues Brothers.

À peine revenue, elle participait au ­Canadian Music Week, tenu à Toronto, en Ontario, où elle a pu présenter ses oeuvres. « C’est une grande chance que j’ai eue parce que tu es choisi parmi tellement d’artistes. C’est une belle occasion de se faire voir. C’était une belle expérience. »

Les astres s’alignent

La carrière de Myriam a pris son envol de façon fulgurante. Une rencontre entre son père, durant un voyage d’affaires, et son éventuel agent, Stephen Adrian Lawrance, allait changer la vie de la jeune femme de 20 ans.

Sans le moindre démo, celle qui avait délaisser le chant au profit de ses études en médecine a enregistré quelques ­extraits qu’elle lui a fait parvenir. « Il m’a rappelé et la semaine suivante, j’étais déjà à Nashville », se souvient-elle.

Depuis, elle a mis en veilleuse ses études pour se consacrer à 100 % à sa carrière. « Je peux retourner au cégep et à l’université quand je veux, tandis que des offres comme celle-là, ça va arriver une fois dans ma vie. »

Myriam vit maintenant à Mont-Saint-Hilaire, mais elle a grandi à Saint-Hyacinthe. Sa mère est francophone, une Maskoutaine, et son père est un anglophone, ­originaire de Vancouver. De l’âge de 7 ans jusqu’à ses 17 ans, elle a suivi des cours de chant à l’école de musique Avant Scène.

Son amour pour la musique country lui vient de son grand-père, qui lui faisait écouter des chansons de ce style (et non pas du western) en français lorsqu’elle était plus jeune.

« Je savais que si je chantais, je voulais faire du country actuel. Mais pour ce qui est du son, on ne savait pas trop ce que ça allait donner. On a essayé plein d’affaires et on a décidé d’aller dans le country-pop, qui me rejoignait plus », explique celle qui signe ses chansons sous le nom Myria Webber.

Bien que toutes ses compositions soient en anglais jusqu’à maintenant, Myriam proposera un premier extrait ­francophone, intitulé Grand Coeur, sur sa prochaine parution.

« En français, ce sont surtout des ­chansons western. Il fallait trouver un son qui n’y ressemble pas. J’ai écouté ­beaucoup de country fait en France et ça m’a aidé. La chanson a été écrite avec une auteure en France. »

Des intéressés

À peine un an après ses premiers pas à Nashville et un seul EP de trois chansons en poche, Myria Webber aurait déjà reçu des offres de certaines maisons de disque.

« Il y en a quelques-unes qui nous ont approchés, dit-elle avec un large sourire rempli de fierté. On est en train de ­regarder les offres. J’aurai probablement pris ma décision d’ici la fin de l’été. »

Qui sait? La nouvelle coqueluche du country se trouve peut-être au Québec!

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