24 octobre 2013 - 00:00
Fêter quoi?
Par: Martin Bourassa

Il y a belle lurette que Mario De Tilly et moi n’avions pas été sur la même longueur d’onde sur un même sujet. Mais c’est arrivé dans le dossier de la grève à l’Hôtel des Seigneurs. Qu’on se le dise, il y a enfin des rapprochements entre le directeur général du CLD Les Maskoutains et le rédacteur en chef du COURRIER.

Tous les deux doutons réellement de la bonne foi des deux parties à vouloir régler ce conflit qui empoisonne l’économie maskoutaine depuis un an, ce qui revient à dire une éternité. Les torts sont partagés et les deux parties sont aussi coupables l’une que l’autre d’avoir laissé s’enliser et dégénérer ce conflit de travail.Y’a pas de quoi être fier et il n’y a surtout pas de quoi célébrer à la veille du premier anniversaire. À cet effet, la partie syndicale invite le grand public à un rassemblement « festif et solidaire » le 28 octobre. Si festif qu’on nous promet même un BBQ et des bonbons d’Halloween. Un chausson avec ça?Cette soirée « de solidarité » doit servir à dénoncer l’impasse et à crier « haut et fort » son indignation devant la mort annoncée d’une partie de l’économie touristique et d’affaires de la région de Saint-Hyacinthe par la fermeture de l’hôtel et du centre de congrès le 22 décembre. Personnellement, je n’ai pas le coeur à la fête et je n’irai certainement pas parader le 28 octobre sur la rue Johnson.Et ce que j’aurais envie de crier haut et fort aux syndiqués qui réclament « des conditions de travail décentes », cela ne s’écrit pas dans un journal respectable.Mais je l’ai déjà écrit et je vais le refaire, si les syndiqués ont eu le moyen de se passer de leur emploi depuis un an, c’est qu’il n’ont pas besoin de cette jobine et je vois mal comment une prochaine convention collective aussi indécente soit-elle pourrait leur offrir moins en fin de compte que leurs prestations de grève.Cela dit, j’ai comme la désagréable impression que la direction de l’Hôtel des Seigneurs ne tient pas plus que ça à dénouer l’impasse et qu’une fermeture dans un contexte de grève ne serait pas une sortie honorable pour elle dans les circonstances.Pas convaincu que le propriétaire ne s’est pas convaincu que le mal n’était pas déjà fait et qu’il ne rentabiliserait jamais les investissements importants qu’il devra consentir à faire au lendemain d’un règlement pour relancer les affaires.Une entreprise et des hommes d’affaires avisés investiraient-ils 20 ou 30 M$ dans une relance après un conflit si néfaste et dans un environnement aussi concurrentiel que celui qui se dessine au niveau des centres de congrès régionaux?Je pose la question et la réponse me fait peur.Mais au lieu de festoyer le 28 octobre, j’inviterais plutôt les syndiqués à voter une dernière fois secrètement, question de tester la si belle solidarité des troupes. J’aimerais aussi que l’employeur chiffre pour sa part le coût des concessions qu’il devrait consentir aux syndiqués afin de les contenter. De combien d’argent parle-t-on?J’aimerais bien savoir pour quelle somme on s’apprête à enrayer le moteur économique de la région maskoutaine et à sacrifier des centaines d’emplois directs et indirects.

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