9 août 2012 - 00:00
Gaz de schiste, quelques réflexions
Par: Le Courrier
Du 16 au 18 juillet, nous avons eu la chance de participer à une mission exploratoire sur l’exploitation des hydrocarbures en Alberta, plus spécifiquement sur l’exploitation du gaz de schiste.

Du 16 au 18 juillet, nous avons eu la chance de participer à une mission exploratoire sur l’exploitation des hydrocarbures en Alberta, plus spécifiquement sur l’exploitation du gaz de schiste.

Notre groupe était constitué de 11 participants ayant chacun des préoccupations particulières face au développement de l’industrie gazière. Certains y étant opposés, d’autres y étant favorables ou encore en grand questionnement. Le but était simplement d’en apprendre davantage sur cette industrie depuis longtemps établie dans l’Ouest canadien, mais toute nouvelle au Québec. Le voyage s’est déroulé en trois temps : visites et échanges avec des agriculteurs possédant des terres sur lesquelles se trouvent des puits de gaz/pétrole; visite des installations de Trican, entreprise spécialisée dans la fracturation hydraulique; et présentations de trois organismes qui ont pour mandats respectifs d’encadrer l’exploitation gazière/pétrolière, de légiférer sur l’attribution des droits de passage de l’industrie sur des terres privées et de défendre les droits des agriculteurs face à l’industrie. Chacune de ses activités fut riche en découvertes de toutes sortes. L’existence de produits de fracturation qui seraient non toxiques et biodégradables, pour n’en nommer qu’une, fut une surprise de taille pour la plupart d’entre nous. Aussi importantes que les visites, les nombreuses discussions que nous avons eues entre participants nous ont permis de confronter nos idées et ainsi de mieux réfléchir à la pertinence d’un éventuel développement gazier au Québec. La mission ne nous a pas convaincus qu’il faut absolument exploiter les hydrocarbures de notre sous-sol, mais elle nous a convaincus qu’il faut absolument prendre le temps d’y réfléchir. C’est justement à ce sujet que nous aimerions interpeller nos concitoyens et nos élus. Au cours des prochains mois, jusqu’à ce que les résultats de l’étude environnementale stratégique soient dévoilés, les Québécois disposeront d’un espace de temps pour mieux évaluer les avantages et les inconvénients d’un hypothétique développement de l’industrie gazière. Jusqu’à maintenant, les débats entourant ces questions ont été très polarisés et par conséquent très peu constructifs. Or, s’il est légitime que les opposants expriment leurs craintes, vouloir instaurer une culture de la peur ne mène strictement à rien. Nous connaissons les conditions non négociables à laquelle l’industrie devrait se soumettre : le respect et le maintien de nos ressources en eau potable en quantité et en qualité, le respect de la sensibilité québécoise sur les questions environnementales, la mise en place d’une distribution du gaz naturel en milieu rural et le partage des bénéfices économiques avec l’ensemble de la collectivité. Il faut maintenant déterminer s’il y a moyen d’établir une industrie qui se pliera à ces conditions. Prenons le temps de bien y réfléchir, d’envisager de nouvelles façons de faire. Au terme de cet exercice de réflexion, ce sera encore à nous, Québécois, de décider si le jeu en vaut la chandelle.

Pascal Grondin Julie Robert Carole Dubois Chantal B. Favreau Mario Lyonnais -30-

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