6 Décembre 2012 - 00:00
Carte postale de Marie-Pier Beaudoin
Hong Kong : une île, cent villes
Par: Le Courrier

Des gratte-ciel à perte de vue aux temples bouddhistes, des magasins luxueux aux commerces itinérants de babioles, des restaurants italiens aux kiosques de bouchées chinoises dans les ruelles, des tenants de marché aux hommes d’affaires à cravate, on trouve de tout à Hong Kong. Même une Maskoutaine!

Marie-Pier Beaudoin a tracé son chemin depuis Saint-Hyacinthe jusqu’à son emploi à l’étranger.

Après avoir complété son diplôme d’études secondaires en éducation internationale à la Polyvalente Hyacinthe-Delorme et son diplôme d’études collégiales en sciences humaines au Cégep de Saint-Hyacinthe, Marie-Pier a eu une véritable piqûre pour les séjours autour du monde une fois à l’Université de Montréal. Pendant son baccalauréat en études internationales, elle a d’abord résidé trois mois dans une famille du Paraguay pour un stage avant de partir un an pour la Lituanie, pour poursuivre ses études pendant un an à l’Université de Vilnius, la capitale du pays. Puis, pendant sa maîtrise en sciences politiques à l’Université de Montréal, elle a de nouveau plié bagage, mettant cette fois le cap vers Boston pour trois mois. « C’est certain que j’espérais me trouver un travail qui me permettrait de vivre à l’étranger après mes études. J’aime voyager, mais habiter à l’étranger ça permet de découvrir une culture et de vraiment s’imprégner d’un endroit », fait-elle remarquer d’entrée de jeu. Et son souhait s’est réalisé plus vite qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Depuis un peu plus d’un an maintenant, elle travaille en alternance à Montréal et à Hong Kong à titre de conseillère en affaires internationales pour le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec, l’un des rares postes de la fonction publique qui permet les longues sorties à l’étranger. Toutes les six semaines, elle s’envole donc d’un bout du monde à l’autre, un voyage de 16 h entre deux métropoles, deux îles, aux dimensions qui n’ont toutefois rien de comparable.

De tout, pour tous

Située sur la côte sud de la Chine, son port baignant dans la mer de Chine méridionale, Hong Kong était jusqu’à tout récemment une colonie britannique. Rétrocédée à la Chine en 1997 – il y a 15 ans cette année – elle demeure l’une des deux régions administratives spéciales du pays, gouvernée sous un tout autre régime que celui de la République, ce qui lui a ouvert les portes du monde pour en faire l’un des plus grands centres financiers de la planète.

« Quand je suis venue à Hong Kong pour la première fois, je n’avais jamais mis les pieds en Asie avant. C’est une Asie « facile », qui n’est pas trop déstabilisante. Ici, c’est possible de vivre une expérience complètement occidentale. Il y a beaucoup de gens qui viennent de partout dans le monde. On peut manger dans des restaurants italiens entre les gratte-ciel un jour et vivre l’expérience totalement asiatique dans un autre quartier le lendemain. C’est le meilleur des deux mondes. » L’anglais est par ailleurs omniprésent à tous les coins de rue, littéralement, non seulement dans les conversations, mais aussi sur les panneaux de signalisation bilingues, comme ceux des noms de rue, en anglais et en cantonais. Pour avoir une première impression de l’immensité de la ville, le funiculaire menant au Victoria Peak est un incontournable. Il permet de rejoindre le sommet du mont qui surplombe Hong Kong, à la manière du Mont-Royal à Montréal. « Mais la vue est plus impressionnante, parce qu’il y a plus de gratte-ciel et qu’ils sont plus imposants. Il faut dire qu’après avoir vue Hong Kong, les autres villes semblent toutes plus petites », fait remarquer Marie-Pier. « Tout en haut, le panorama sur la ville permet de voir la ville et le pont Victoria qui mène à Kowloun, l’autre rive d’Hong Kong, sur le continent. » Puis, Marie-Pier propose de redescendre vers Soho, le quartier branché, par des escaliers roulants, installés à flanc de montagne dans des rues bordées de boutiques. « Il y a tellement de magasins à Hong Kong, des plus huppés aux magasins itinérants. Je n’ai jamais vu autant de magasins! » Le quartier Soho, en plus des séances de lèche-vitrine, offre une grande variété de restaurants et de bars où passer la soirée. Le Star Ferry, un traversier qui relie l’île de Hong Kong et la rive de Kowloun, vaut aussi le déplacement, pour un paysage de carte postale sur le centre-ville depuis le port. Une fois sur le continent, vous pourrez notamment vous reposer dans l’un des parcs typiquement asiatiques du secteur. « Il y a des parcs entourés de grands murs qui ont été aménagés entre les échangeurs d’autoroutes. C’est comme se retrouver dans un grand jardin chinois, comme au Jardin botanique de Montréal. C’est très beau, mais surtout, c’est tellement tranquille et coupé de la ville. On entend les oiseaux, même si on est littéralement à quelques mètres des voies rapides. » À quelques stations de métro, le Monastère de Dix Mille Bouddhas permet de se plonger davantage dans la culture asiatique. « Au début, je me disais qu’il n’y avait pas vraiment dix mille bouddhas, mais après avoir monté vers le temple par des chemins bordés des bouddhas dorés, s’il y en a pas dix mille, ce n’est pas loin. » Mais parce qu’elle travaille beaucoup – six jours par semaine – dans le rythme fou de la métropole, ce que Marie-Pier préfère pour profiter de la ville, c’est plutôt de s’échapper vers les îles le dimanche venu. « Le transport en commun est très efficace, autant le métro que le train et les traversiers. C’est possible d’aller relaxer à l’extérieur du grand centre, loin des magasins. » Elle propose par exemple la grande île de Lantau, voisine de Hong Kong, ou encore la toute petite Cheung Chau. « Ça prend 20 minutes en bateau pour s’y rendre, et c’est un autre monde. Par exemple, sur l’île de Cheung Chau, il n’y a pas d’autos. On peut faire de la randonnée en montagne avant d’aller à la plage. Dans les restaurants de fruits de mer, on peut choisir le poisson frais qu’ils vont nous cuire. Et surtout il y a de la place! » Tout ça à quelques vagues de l’effervescence du centre-ville, là où les trottoirs sont bondés jour et nuit à l’année.

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