3 juin 2021 - 07:00
Horodateurs, un choix courageux de Saint-Hyacinthe
Par: Le Courrier


La décision de la Ville de Saint-Hyacinthe d’installer des horodateurs dans le Quartier des études supérieures est une politique courageuse qui mérite d’être saluée. Non seulement ce secteur est un des mieux desservis en transport collectif dans tout Saint-Hyacinthe, mais la tarification du stationnement est aussi le meilleur moyen d’encourager les modes de transport durables.

Se stationner gratuitement n’est pas un droit fondamental. Il s’agit plutôt d’une appropriation d’un espace public à des fins privées. Il est donc normal et légitime qu’une Municipalité impose un tarif lorsque la demande pour le stationnement excède la capacité de la rue.

Dans le cas précis de la rue Sicotte et de l’avenue des Vétérinaires, la desserte en transport collectif est d’ailleurs particulièrement bonne. D’abord, la ligne 200 d’exo offre un départ aux 15 minutes dans chaque direction durant les sessions universitaires et collégiales. À ce service s’ajoutent la 52 Douville et la 60 Express Galeries/Cégep, qui couvrent le territoire de Saint-Hyacinthe; quelques départs de la ligne 300 vers Montréal; et la ligne 30 vers Sainte-Julie. Même les municipalités périphériques avoisinant Saint-Hyacinthe disposent d’un service vers le cégep offert tant par la MRC des Maskoutains que celle d’Acton (Omnibus Région d’Acton).

Évidemment, on pourrait souhaiter que le service de transport collectif soit bonifié, mais pour cela, il faudrait deux choses : du financement et des usagers. Les horodateurs ont le potentiel d’amener du nouveau financement et d’encourager les automobilistes à opter pour le transport collectif. La mesure pave donc la voie à une bonification de la desserte du secteur en transport collectif, d’autant plus que les études démontrent que la tarification du stationnement est le meilleur moyen d’assurer un transfert modal.

Par ailleurs, l’étudiant qui a les moyens de payer un véhicule, des assurances, des frais d’immatriculation et de l’essence n’est pas véritablement pauvre. Il fait le choix d’allouer ses ressources dans l’automobile; il n’appartient donc pas à la société d’assumer les coûts de ce choix en lui fournissant du stationnement gratuit.

La Ville de Saint-Hyacinthe a fait un choix audacieux en installant des horodateurs dans le Quartier des études supérieures. Ce choix est un petit pas pour réduire l’utilisation de l’automobile, mais un bond de géant pour faire évoluer les mentalités des étudiants.

Axel Fournier, porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud

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