19 décembre 2013 - 00:00
Hôtel des Seigneurs : Claude Corbeil veut que ça bouge
Par: Le Courrier

Mesdames, Messieurs,

Dans le dossier de l’Hôtel des Seigneurs, les deux parties, syndicale et patronale, avaient jusqu’au 16 décembre pour trouver une solution au conflit de travail qui perdure depuis plus d’un an. C’est en tous cas l’ultimatum que la Ville de Saint-Hyacinthe avait donné le 18 novembre. Mais avant de vous faire part de l’orientation du conseil, je veux vous partager mes réflexions en tant que maire et je vous rappelle que je suis en fonction que depuis six semaines seulement. En tant que citoyen et ayant été président de la Chambre de commerce, durant les deux dernières années, j’ai suivi ce conflit qui m’apparaissait de première importance pour l’avenir économique de notre région. Je vous l’ai dit durant ma campagne électorale et vous le redis ce soir : l’Hôtel des Seigneurs est pour moi un dossier prioritaire. Aussi, au lendemain des élections, ce fut le premier dossier que j’ai étudié avec les membres du conseil. Dès lors, j’ai souhaité vous rencontrer, délégués syndicaux et propriétaire. Je vous ai écoutés et je vous ai entendus. Il importe de rappeler qu’il y a plus de deux ans, avant donc que le conflit n’éclate, la Ville de Saint-Hyacinthe, soutenue par le milieu des affaires et du tourisme, était en pourparlers avec le propriétaire SilverBirch afin de se porter acquéreur du Centre des congrès. Cette offre de la Ville était conditionnelle à un investissement par le propriétaire de plus de 20 M$ pour remettre l’hôtel en état et ainsi augmenter son achalandage, sécuriser les emplois et en créer des dizaines d’autres. Malheureusement, l’éclatement du conflit de travail est venu tout remettre en question. Imaginez, la Ville ne peut résolument pas acquérir le Centre des congrès s’il y a un conflit en cours et si le propriétaire ne peut garantir la remise en état de l’hôtel par un investissement majeur de plus de 20 M$. Au moment où ce conflit a éclaté, la Ville s’est empressée de rencontrer chacune des parties à tour de rôle pour aider à une entente. Soucieuse des conditions des employés maskoutains et de l’avenir du projet du Centre des congrès, elle a suivi de très près les négociations. Voyant qu’au printemps, rien ne bougeait, les membres du Conseil de l’époque ont cru bon d’entamer des procédures de modifications de zonage dans ce secteur de la ville, espérant ainsi contraindre les deux parties à trouver un terrain d’entente et protéger la négociation. Malheureusement, avec le recul, on constate avoir donné l’impression de prendre parti pour les employés et le syndicat. Celui-ci s’est alors servi de la modification de zonage et en a trouvé en cela un élément de réconfort et de protection de ses acquis. Le syndicat s’est alors assis sur ses positions et a commencé à interpeller le conseil. Afin de favoriser, une fois de plus, le dialogue entre les deux parties et provoquer une négociation satisfaisante, la Ville a également mis sur pied un comité de sauvetage avec divers acteurs économiques qui ont mis beaucoup de temps et d’énergie parce qu’ils avaient à coeur qu’il y ait règlement entre les parties. Ce comité était composé par les directeurs généraux et présidents de la CDC, Bernard Forget et Sylvain Gervais, du CLD, Mario De Tilly et Donovan St-Hilaire, de la Chambre de commerce, Louis Gendron et Serge Gélinas, de Tourisme et congrès Saint-Hyacinthe, Sylvain Laliberté et Steve Deslauriers, de la SDC, Manon Robert et Simon Cusson, ainsi que le directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, les conseillers municipaux Alain Leclerc et Donald Côté, le député Émilien Pelletier et son attaché politique, Bertrand Desrosiers, et du maire de la ville. Par ailleurs, les représentants de la Ville et du comité de sauvetage en sont vite venus à la conclusion qu’ils ne pouvaient intervenir dans cette négociation privée. La Ville a donc insisté auprès du gouvernement du Québec, en l’occurrence son député à l’Assemblée nationale Émilien Pelletier, pour qu’un médiateur soit nommé pour en arriver définitivement à un règlement dans ce conflit. Il est donc faux de prétendre que la Ville n’a rien fait. En date du 16 décembre, j’ai communiqué avec Robin St-Pierre, président du syndicat, et Herman Champagne, de SilverBirch, pour avoir un état de la situation. J’en comprends qu’il y a communication entre les parties et nous souhaitons accorder une dernière chance aux négociations en espérant un règlement le plus rapidement possible, car il y a urgence. Au cours des dernières semaines, nous vous avons laissé toute la place pour que vous en arriviez à une conclusion. Nous sommes encore, après plus de 14 mois de conflit, en attente, et cela m’amène à la question suivante : Est-ce que tous les employés syndiqués de l’Hôtel des Seigneurs ont été bien informés de tous les enjeux de ce conflit et ont-ils eu la possibilité de s’exprimer sur les propositions qui ont été faites par la partie patronale, et ce, en toute démocratie? J’ajoute : est-on conscients, de part et d’autre, que l’entêtement risque de causer la perte du tourisme d’affaires de la grande région maskoutaine. Je suis atterré de constater que faute de règlement, les deux parties vont droit dans un mur. Or, sachez que nous n’avons nullement l’intention d’y aller avec vous. En tant que maire et représentant de la population, je dois penser au futur, à la vitalité économique de notre ville et de toute sa région. L’enceinte de l’Hôtel des Seigneurs est un lieu stratégiquement très bien situé sur notre territoire, en bordure de l’autoroute 20 et qui appelle de nombreuses opportunités. Différents investisseurs nous interpellent d’ailleurs à ce sujet en nous manifestant leur intérêt à discuter de la suite des choses. Par respect pour les deux parties en cause dans ce conflit, nous avons jusqu’à maintenant refusé de les rencontrer parce que nous croyons qu’il vous est encore possible de vous entendre. Le développement économique est important pour moi ainsi que pour tous les membres du conseil de Ville. Nous ne voulons pas laisser tomber nos commerçants et nos gens d’affaires qui en ont assez enduré durant cette difficile année. Ensemble, dès le début janvier, si rien n’est réglé, nous allons nous mobiliser en mettant en place un comité d’action, réunissant des gens intéressés à la relance de ce secteur. Car les solutions alternatives existent! Nous allons nous donner la chance d’avoir toutes les cartes en main, sans nous mettre de bâtons dans les roues, afin de pouvoir aborder la suite des choses avec ouverture et optimisme. Et ce faisant, dès notre retour de la période des fêtes, en janvier, la question du zonage sera définitivement adressée, compte tenu que l’effet de gel se termine le 4 janvier 2014. Nous sommes à l’heure des choix, il nous faut regarder en avant, il y a des solutions et il faut que ça bouge!

Claude Corbeil, maire

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