17 octobre 2013 - 00:00
50 ans de judo pour Louis Graveline
Il suffit de suivre les « pyjamas »
Par: Maxime Prévost Durand
« Ce n'est pas important qui tombe. Ce qui est important, c'est qu'il se relève pour que je puisse le planter une autre fois. » - Louis Graveline

« Ce n'est pas important qui tombe. Ce qui est important, c'est qu'il se relève pour que je puisse le planter une autre fois. » - Louis Graveline

« Ce n'est pas important qui tombe. Ce qui est important, c'est qu'il se relève pour que je puisse le planter une autre fois. » - Louis Graveline

« Ce n'est pas important qui tombe. Ce qui est important, c'est qu'il se relève pour que je puisse le planter une autre fois. » - Louis Graveline

« À 17 ans, j'étais dans une ligue de quilles. Plutôt moyen comme joueur. Et un jour j'ai vu passer des pyjamas. Je les ai suivis, je suis allé voir ce qu'ils faisaient. Il y avait des cours de judo qui se donnaient dans un local au salon de quilles. Chaque fois qu'on retournait aux quilles, je disais que je n'avais pas envie de jouer et je filais voir le judo. J'ai fait ça de septembre à décembre. En janvier, lorsque la session a commencé, j'étais encore là, fidèle au poste. L'entraîneur Harold Bienvenue m'a fait signe de venir les rejoindre. C'est tout ce que ça me prenait. »

Il y a 50 ans, l’entraîneur du Club de judo de Saint-Hyacinthe, Louis Graveline, a découvert un sport, une passion, un mode de vie : le judo. Depuis, cette passion ne s’est jamais estompée, malgré les embûches rencontrées sur son parcours et des périodes de remise en question.

C’est d’abord en tant qu’athlète qu’il a fait ses débuts, en 1963. L’entraîneur Harold Bienvenue, le voyant assister religieusement aux entraînements de judo, l’a invité à se joindre au groupe et à essayer ce sport. M. Graveline a appris les bases du judo, avant d’entrer dans la technique, avec le journaliste sportif du Courrier de Saint-Hyacinthe de l’époque, Claude St-Georges.Sa carrière en tant qu’athlète a rapidement pris fin, à cause de blessures. Mais un don de l’enseignement lui a permis de rester dans le monde du judo, un monde qui lui colle bien. À 68 ans, il célèbre cette année ses 45 ans à titre d’entraîneur et directeur technique. « Je ne suis pas près de prendre ma retraite. Le judo, c’est ce qui me permet de vivre. Ça me tient occupé, ça me fait me sentir utile. Je vis judo. Je m’amuse », lance M. Graveline, avec le sourire. On a juste à aller faire un tour dans le sous-sol du Centre culturel pour voir à quel point il s’amuse toujours avec ses athlètes.Au fil de sa carrière d’entraîneur, il en a vu passer des judokas. Impossible de mettre un chiffre après tant d’années. Mais un chiffre qui le rend bien fier est le chiffre 57. C’est le nombre de ceintures noires qu’il a formées jusqu’à maintenant. « Et il y en a trois autres qui l’obtiendront au cours du prochain mois, ce qui fera monter le total à 60. Mon objectif est d’atteindre la centaine! », dit-il, avec ambition.Sa philosophie : « Ce n’est pas important qui tombe. Ce qui est important, c’est qui se relève pour que je puisse le planter une autre fois ». Par ceci, il rappelle l’esprit de compétiteur, mais également de bon joueur que doit posséder un judoka. « Si tu blesses ton partenaire d’entraînement, il ne pourra plus se lever », rappelle-t-il à ses élèves.Pas question de se la jouer défensif pour l’entraîneur d’expérience, également arbitre de niveau international. Il faut prendre des risques pour que ça paie! « Il est rare qu’un de mes athlètes va sortir de son combat avec une décision partagée. Soit il a gagné par ippon, soit il s’est fait planter. On prend des risques tout le temps. Pour moi, c’est à force de prendre des risques que tu vas imposer ton style et en imposant ton style, ton adversaire va jouer ton jeu. Si tu suis l’autre, tu seras toujours deuxième. » De tous ces judokas qui ont foulé les tatamis sous sa gouverne, certains sont restés longtemps, d’autres ont développé de nouveaux intérêts et ont laissé tomber le sport. « Il y a eu un temps où chaque fois qu’un jeune arrivait au club, je le voyais devenir ceinture noire. Et chaque fois qu’un athlète ne s’y rendait pas, je le prenais comme un échec à titre d’entraîneur. Je me demandais « Qu’est-ce qui a fait qu’il a décroché? Pourquoi je n’ai pas réussi à le garder dans le judo? ». Un jour, avec la maturité, on se rend compte que les intérêts peuvent changer. Rendu là, je me satisfais en me disant qu’au moins ils savent bien tomber. »Même s’il en a perdu quelques-uns en cours de route, Louis Graveline en a aussi fait progresser plus d’un. Parmi ses plus grandes fiertés à ce jour, il y a sans contredit Luce Baillargeon, cette Maskoutaine qui a été la première Canadienne à se rendre jusqu’à une finale mondiale. Et c’est Louis Graveline qui l’a entraînée à ses débuts. « J’aurais aimé pouvoir entraîner Luce un peu plus longtemps, mais la structure étant ce qu’elle est, elle a dû se tourner vers le Centre national à Montréal pour avoir un partenaire d’entraînement de haut niveau. »

Une belle récompense

Ce n’est qu’un concours de circonstances, mais pour ses 50 ans dans le monde du judo, Louis Graveline a reçu un beau cadeau : le Club de judo de Saint-Hyacinthe aura finalement un nouveau local.

Depuis 1975, le club est installé au sous-sol du Centre culturel maskoutain. « Au début, c’était un local de rêve pour le club, plus grand que celui où l’on s’entraînait auparavant. Avec l’aide de la banque et la patience, le rêve s’est réalisé. Ce qui est merveilleux aujourd’hui, c’est que c’est rendu trop petit! »Les judokas maskoutains emménageront dans le nouveau centre multisports qui sera aménagé au Stade C.-A.-Gauvin par la Ville de Saint-Hyacinthe. Il sera prêt à l’automne 2014. Et Louis Graveline a très hâte. Il l’imagine déjà, il le voit déjà et il voit grand. Enfin, plus grand que le petit local où se pratique le judo depuis plus de 37 ans.

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