« Ce n’est qu’un projet de loi pour l’instant, rien de plus, a mentionné Jasmin Roy. Dans l’immédiat, il va falloir donner plus de moyens aux écoles. »
Si les intentions politiques le laissent de glace, en revanche, il s’est dit impressionné par ce qu’il a vu à l’école secondaire Casavant, une école proactive en matière de lutte à l’intimidation. « Vous avez compris qu’il faut mettre des ressources sur le terrain, dégager du personnel et nommer un responsable du dossier de lutte contre l’intimidation à l’école. Nous sommes au début du changement de mentalité face à cette problématique et il reste encore des pas énormes à faire. »M. Roy a raconté comment il a souffert de l’intimidation de la fin du primaire jusqu’à ses études collégiales. « Ce que j’ai vécu est maintenant devenu utile, a-t-il rappelé. C’est dommage qu’il ait fallu une commotion comme le suicide de Marjorie Raymond, un tel choc électrique, pour s’ouvrir les yeux collectivement. »Il a mentionné à quel point l’intimidation pouvait atteindre ceux qui en sont victimes au quotidien et conduire à un désespoir profond et à des problèmes de santé mentale comme la dépression. « On tend à banaliser de moins en moins l’intimidation et ses conséquences et c’est tant mieux, car c’est drôlement destructeur. »En ce qui concerne la cyberintimidation, il a dit qu’Internet était malheureusement un outil de plus dans les mains de ceux qui intimident, mais que la solution à ce problème résidait davantage à la maison avec la supervision parentale.Outre son projet de loi qui doit être déposé à l’Assemblée nationale, Québec compte bonifier le Plan d’action pour prévenir la violence à l’école en place depuis 2008 par le déploiement d’une campagne d’information d’une durée de trois ans. Celle-ci ciblera les jeunes et traitera entre autres de cyberintimidation.