8 janvier 2015 - 00:00
Je suis Charlie
Par: Christian Vanasse

Le 7 janvier au matin, jour de réunion pour toute l’équipe de production du journal satirique français Charlie Hebdo, un commando terroriste très bien informé, organisé et lourdement armé a fait irruption et a ouvert le feu. Au nom de Dieu et en criant : « Le prophète est vengé ». Référence directe aux caricatures de Mahomet qu’avait autrefois publiées le journal.

Plus d’une dizaine de personnes ont brutalement perdu la vie, parmi eux des policiers, des membres de la rédaction et certaines des figures emblèmes de la célèbre publication. L’économiste Bernard Maris dit « Oncle Bernard », les caricaturistes Jean Cabut dit « Cabu », Bernard Verlhac dit « Tignous », le vénérable Georges Wolinski et le directeur de Charlie, Stéphane Charbonnier dit « Charb ».

Cet attentat ne visait pas la liberté de la presse. Il existe d’autres moyens bien plus efficaces comme la concentration médiatique pour nuire à une presse libre. C’est bien plus une attaque contre une façon différente de penser, de discuter et de présenter le monde à travers la satire, l’ironie et le rire qui était la marque de Charlie Hebdo, de ses artisans et des idées qu’ils portaient.

Certains diront qu’ils jouaient avec le feu, mais jamais un dessin n’a tué quelqu’un. En revanche, des balles de fusil le peuvent. Les auteurs de cet attentat ont cru pouvoir supprimer des idées en supprimant les gens qui les portaient, mais aucune balle ne pourra tuer une idée.

Dans le chant des Partisans, un vers dit : « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ».

Aujourd’hui, la rédaction de Charlie Hebdo est décimée, mais en même temps, elle est devenue immortelle et les idées qu’elle défendait seront portées demain par des centaines, des milliers et des millions d’autres Charlie.

Je suis Charlie.

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