16 août 2012 - 00:00
Elle porte un premier regard sur son expérience olympique
« Je suis mieux outillée pour les Jeux de Rio »
Par: Maxime Desroches
La Maskoutaine Annie Moniqui a conquis la foule londonienne avec sa détermination lors de l'épreuve d'haltérophilie des moins de 58 kilos, le 30 juillet.

La Maskoutaine Annie Moniqui a conquis la foule londonienne avec sa détermination lors de l'épreuve d'haltérophilie des moins de 58 kilos, le 30 juillet.

La Maskoutaine Annie Moniqui a conquis la foule londonienne avec sa détermination lors de l'épreuve d'haltérophilie des moins de 58 kilos, le 30 juillet.

La Maskoutaine Annie Moniqui a conquis la foule londonienne avec sa détermination lors de l'épreuve d'haltérophilie des moins de 58 kilos, le 30 juillet.

Tout juste revenue de son périple à Londres, où elle a vécu son premier rendez-vous olympique, l'haltérophile Annie Moniqui n'a aucunement l'intention de s'asseoir sur ses lauriers. À preuve, moins de cinq jours après son retour au pays, l'athlète de 22 ans levait déjà des barres à l'entraînement avant sa rencontre avec LE COURRIER.

« Je suis véritablement accro à mon sport. Malgré la déception que j’ai vécue aux Jeux, je suis plus motivée que jamais à m’améliorer et à performer parmi les meilleures au monde. Le lendemain de la compétition, j’ai téléphoné Yvan (Darsigny, son entraîneur) pour lui demander la permission de m’entraîner », confie Annie Moniqui, le sourire en coin.

Comme tout athlète d’élite, la représentante du club La Machine Rouge avait l’espoir d’égaler, voire même de surpasser sa marque personnelle, soit un cumulatif de 201 kilos à l’arraché et à l’épaulé-jeté, un résultat obtenu lors de sa qualification olympique, début juin, aux championnats canadiens d’haltérophilie.Aux Jeux, pour la toute première fois en plus de quatre ans — depuis qu’elle fait équipe avec Yvan Darsigny —, Annie a raté sa première barre, une charge de 85 kilos qu’elle réussit normalement avec aisance. Encore sous le choc des difficultés connues à l’arraché, elle a enregistré un « zéro » à ses deux premiers essais à l’épaulé-jeté à 105 kilos.« Je ne peux pas dire que c’était une question de force, car le corps y était. C’est ma force de concentration qui a fait défaut. Ma préparation psychologique aurait pu être mieux. Je me suis laissée distraire par la présence des caméras et toute l’ampleur des Jeux », admet-elle candidement.N’ayant jamais obtenu le moindre score de zéro durant ses 12 années en haltérophilie, Annie Moniqui a donc dû s’attaquer à sa troisième barre avec la crainte qu’un tel gâchis se produise sur la scène mondiale.« Le doute se met à faire son chemin. Les émotions se sont mises de la partie, n’étant pas habituée de devoir réussir mon dernier lever pour sauver les meubles. Heureusement, je me suis ressaisie à temps. Ce fut un énorme soulagement », note celle qui a finalement pris le 16 e rang.La foule londonienne s’est instantanément rangée derrière l’athlète de 5 pieds 2 pouces et 128 lbs à sa dernière présence sur le plateau. Lors du lever fatidique, un tonnerre d’applaudissements a éclaté dans le stade olympique lorsque la nouvelle coqueluche des Anglais a maîtrisé la charge de 105 kilos.« J’ai senti cet appui au fur et à mesure que la compétition avançait. La foule était réellement derrière moi. Dans les heures qui ont suivi, plusieurs personnes croisées dans les rues m’ont félicitée et m’ont dit avoir été impressionnées par ma persévérance. »

Pleins feux sur Rio 2016

Il faut entendre Annie Moniqui parler des Jeux de Rio de Janeiro pour constater que l’expérience décevante de Londres n’a aucunement freiné sa passion pour l’haltérophilie. Elle estime en avoir appris suffisamment sur elle-même pour identifier quelques lacunes à corriger.

« Je suis mieux outillée en vue des Jeux de Rio. J’ai pris conscience que je dois m’améliorer côté nutrition et récupération physique. Ça me laisse aussi quatre ans pour travailler sur l’aspect mental, qui m’a trop souvent fait défaut. »La jeune athlète assure qu’elle entend demeurer dans la catégorie de poids des moins de 58 kilos, même si le calibre y était passablement élevé comparativement aux autres classes en lice.« Avec la stature que j’ai, je ne me vois pas chez les 63 kilos par exemple. C’est vrai que la compétition était féroce cette année, mais rien ne dit que le portrait ne sera pas différent en 2016. Quant à moi, à 26 ans, je serai sans doute une meilleure athlète. »

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