22 août 2019 - 14:14
Course partagée
Julien Pinsonneault confirme son record Guinness
Par: Maxime Prévost Durand
Julien Pinsonneault (à droite) a abaissé de plus de cinq minutes le record Guiness du demi-marathon en course partagée en compagnie de Charles-Olivier Gauvin. Photo gracieuseté Robert Pinsonneault

Julien Pinsonneault (à droite) a abaissé de plus de cinq minutes le record Guiness du demi-marathon en course partagée en compagnie de Charles-Olivier Gauvin. Photo gracieuseté Robert Pinsonneault

Le coureur maskoutain Julien Pinsonneault a ajouté un autre fait d’armes à sa longue feuille de route, dimanche matin, lors du demi-marathon Bonneville de Lachine. L’athlète de 26 ans a officiellement battu le record Guinness de course partagée sur cette distance en compagnie de Charles-Olivier Gauvin, après avoir franchi les 21,1 km en 1 h 23 m 52 s.

L’épreuve de course partagée consiste à ce que le coureur (Julien dans ce cas-ci) parcourt une distance en poussant un fauteuil à roues fixes avec une personne à son bord (Charles-Olivier ici). Le duo maskoutain avait déjà réussi à battre le temps record un peu plus tôt cette année, lors de la Course de l’espoir de Sorel-Tracy, mais il devait le refaire pour l’homologuer auprès de Guinness. La précédente marque était détenue par le tandem de Marcus Green et Phil Rossall, du Royaume-Uni, qui avait enregistré un temps de 1 h 29 m 38 s.

« Je suis vraiment content de ramener le record au Québec », a lancé Julien après sa course, en faisant allusion au fait que le record était détenu par le Québécois Sébastien Roulier, avant de tomber entre les mains des Britanniques en début d’année. Des membres de sa famille, sa copine et des amis étaient présents pour l’accueillir au fil d’arrivée, remplis de fierté.

Considérant qu’un record était à sa portée, le stress d’avant-course était différent des autres épreuves auxquelles il participe habituellement. « C’était un autre type de gestion de stress. Sur place, je me suis rendu compte que j’avais oublié une vis pour ma GoPro [il filmait la course comme preuve à soumettre à Guinness, NDLR], donc j’ai dû penser à un plan B. Tu te demandes aussi : si le fauteuil fait une crevaison, est-ce qu’on va se rendre jusqu’au bout? Finalement, tout a bien été », se réjouit-il.

Heureux d’avoir réussi à réaliser son objectif, Julien a tout de même rencontré son lot de difficultés durant l’épreuve. Il a notamment dû combattre l’humidité importante et la chaleur qui se sont fait ressentir, même si le parcours était aux abords du fleuve Saint-Laurent.

Le trajet du demi-marathon comportait également certains défis, avec des segments plus sinueux qui donnaient du fil à retordre pour manier le fauteuil avec aisance. « Disons que j’ai dû travailler beaucoup avec le haut du corps pour contrôler le carrosse », a-t-il ajouté.

En plus du défi proposé par le parcours, il devait manœuvrer à travers les autres coureurs, dont les retardataires du 10 km. Cela ne l’a pas empêché pour autant de terminer au 5e rang du classement général du demi-marathon, même s’il était le seul à le faire en course partagée.

Dans ledit fauteuil – un KartUS conçu par une équipe d’étudiants de la faculté de génie de l’Université de Sherbrooke -, Charles-Olivier était tout sourire, fier d’être avec son coureur préféré. Tout au long de la course, il a montré son pouce aux spectateurs pour qu’ils les encouragent lors de leur passage, tout ça même s’il avait un bras dans le plâtre. « Déjà avant de partir, il était prêt à recevoir sa médaille », a affirmé en riant Julien à propos de son jeune coéquipier vivant avec un handicap.

Le duo s’était rencontré il y a près de huit ans alors que Julien était moniteur au camp de jour que fréquentait Charles-Olivier. Le tandem maskoutain avait d’ailleurs vécu sa première expérience de course partagée ensemble l’an dernier à ce même événement alors qu’ils avaient complété la distance de 10 km. Une façon pour eux de boucler la boucle.

Pour Julien, le fait de battre le record va bien au-delà de l’exploit lui-même. Ce qu’il souhaite par-dessus tout, c’est d’offrir une plus grande visibilité à la course partagée, encore très peu connue au Québec. Il s’agit pour lui d’une occasion unique pour « faire vivre l’expérience de course à des gens à mobilité réduite ».

Pour que son record soit officialisé, Julien doit maintenant faire parvenir toutes les preuves nécessaires à l’organisation des records Guinness. Une plaque lui sera ensuite envoyée une fois que celui-ci sera authentifié.

Cap sur l’Argentine

Comme si cela n’était pas suffisant, Julien Pinsonneault s’envolera la semaine prochaine pour l’Argentine où il participera à une épreuve de course en raquette, la Copahue Extremo, pour une deuxième année consécutive. L’an dernier, il avait remporté l’épreuve du 10 km, en plus de battre le record du parcours.

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