13 février 2014 - 00:00
Héros du jeudi
Kevin Desjardins-Rodier
Par: Maxime Prévost Durand

Kevin Desjardins-Rodier a commencé à pratiquer le tumbling sur le tard. Ce n'est qu'à l'âge de 17 ans, après plus de six ans à faire de la gymnastique, qu'il s'est spécialisé dans cette discipline peu connue du commun des mortels où les athlètes doivent enchaîner une série de mouvements avec leurs pieds et leurs mains à grande vitesse. Il s'inscrit comme l'un des meilleurs de sa catégorie au Québec et se classe parmi l'élite canadienne dans la catégorie junior open de la Fédération internationale de gymnastique (FIG), la deuxième plus haute catégorie en tumbling.

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Tu as assuré ta qualification en vue du prochain championnat canadien dès ta première compétition de la saison, à la première Coupe Québec. Comment entrevois-tu cette 4 e participation au rendez-vous canadien?

Je suis dans la même catégorie que l’an dernier, mais j’ai amélioré mes routines pour être un peu plus fort dans cette catégorie et jusqu’à maintenant, la saison se déroule bien, donc je crois que ce sera une bonne compétition. L’an dernier, j’avais terminé au cinquième rang sur une quinzaine de participants. Maintenant, je vise d’être parmi les meilleurs, puisque je continue d’améliorer mes routines. Ce sera aussi ma deuxième participation dans cette catégorie. J’aimerais bien un podium, mais on verra.

Le plus grand défi en tumbling?

C’est de ne pas se décourager trop vite et de rester motiver. C’est facile de manquer des petites passes et de se décourager, mais ça devient un cercle vicieux et ça nous déconcentre un peu. La clé, c’est d’être persévérant. Au niveau physique, il y a certains maux qui peuvent apparaître, à force de répéter des mouvements, comme des douleurs aux poignets ou aux chevilles. Il faut prendre le temps de bien guérir lorsque ça arrive. Ça fait partie du sport.

Tu t’es déjà blessé?

L’an dernier, j’ai subi une commotion cérébrale. Je pratiquais un « whip », un enchaînement par l’arrière sans les mains, et au milieu, j’ai été déstabilisé. En raison de la vitesse, je suis tombé au sol et ma tête a cogné sur le tumbling. Ça m’était arrivé par le passé, mais jamais avec de tels effets. C’est la blessure la plus sérieuse que j’ai subie. Pendant un mois environ je ne me suis pas entraîné beaucoup puisque c’était juste avant le championnat canadien et je ne voulais pas le rater. Après le championnat, j’ai arrêté pendant un mois complet pour être certain de bien guérir ma blessure et pour ne pas avoir de séquelles.

L’an dernier, tu participais à ta première compétition internationale au championnat panaméricain. Qu’en as-tu retiré?

D’avoir vécu une compétition aussi importante pour une première fois, c’était vraiment stressant. Maintenant, je suis en mesure de mieux gérer mon stress grâce à cette expérience-là. C’est un point sur lequel j’avais beaucoup de difficultés et au début, ça me faisait même perdre un peu le contrôle de mon corps. »

Ton objectif ultime?

Ce serait d’être dans la catégorie senior FIG (la plus haute) et de participer à une compétition internationale de la FIG. Je crois que je pourrais monter dans la catégorie senior dès l’an prochain grâce aux mouvements que je pratique présentement. Ce serait un objectif qui pourrait être réalisable d’ici deux ou trois ans si je continue dans la même voie, le temps de réaliser mes standards chez les seniors.

L’impact du sport dans ta vie?

Ça me permet de me changer les idées, d’avoir une activité autre que le travail. Ça me permet aussi de rencontrer plein de nouvelles personnes lors des compétitions et de découvrir des nouveaux pays ou de nouvelles villes au Canada. Ça me permet d’ouvrir un peu mes horizons.

As-tu un modèle dans cette discipline?

Au Québec, je regarde ceux qui sont déjà de niveau senior FIG, dont Vincent Lavoie et Junior Carpentier, deux athlètes qui s’entraînent à Drummondville. Ils se sont rendus loin en participant entre autres au Championnat du monde, où Vincent a terminé 6 e . J’aimerais pouvoir voyager autant qu’eux et faire autant de compétitions de calibre international.

Le tumbling n’est pas une discipline olympique. Ton opinion?

C’est un sport qui est encore en développement et il y a encore beaucoup de changements dans le système de compétition et dans les pointages. Je crois qu’ils attendent de le mettre aux Jeux olympiques lorsqu’il sera vraiment développé.

L’an prochain, Gymnaska-Voltigeurs s’installera au complexe multisport du Stade C.-A.-Gauvin. Comment vois-tu ce changement?

Ça va être un très bon changement! On va enfin avoir notre gym à nous, on n’aura plus à déplacer l’équipement durant les cours. De plus, on aura des installations plus stables, comme la fosse avec des blocs de mousse pour pratiquer de plus gros mouvements. Ce sera très apprécié par les gymnastes parce que de commencer à faire de nouveaux mouvements et atterrir sur une surface dure, c’est un peu plus épeurant. Là, on pourra se mettre à l’aise en pratiquant avec la fosse avant d’aller sur le dur. On risque de voir de grandes améliorations dans nos mouvements.

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