9 novembre 2017 - 00:00
Quel impact sur l’authenticité du monument historique?
La brique du Marché public remplacée en 2018
Par: Benoit Lapierre
La Ville prétend que le parement de brique du Marché ne peut être restauré et q	u’il doit être remplacé. Ici, on voit des briques apparaître dans leur couleur originale là où de la peinture rouge s’est écaillée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville prétend que le parement de brique du Marché ne peut être restauré et q u’il doit être remplacé. Ici, on voit des briques apparaître dans leur couleur originale là où de la peinture rouge s’est écaillée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville prétend que le parement de brique du Marché ne peut être restauré et q	u’il doit être remplacé. Ici, on voit des briques apparaître dans leur couleur originale là où de la peinture rouge s’est écaillée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La Ville prétend que le parement de brique du Marché ne peut être restauré et q u’il doit être remplacé. Ici, on voit des briques apparaître dans leur couleur originale là où de la peinture rouge s’est écaillée. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Dans le cadre des travaux de réhabilitation du Marché public dont le coût est estimé à plus de 6 M$, la Ville de Saint-Hyacinthe, propriétaire du bâtiment patrimonial, confirme que tout son parement de brique original sera enlevé et remplacé au cours de l’année 2018.


Elle a annoncé que cette opération majeure, qui constitue la phase III des quatre interventions prévues, sera réalisée à partir du printemps 2018, en même temps que laphase II. Celle-ci consiste à remplacer le recouvrement métallique de la toiture par des feuilles de cuivre, à restaurer la tourelle, de même qu’à restaurer et remplacer des éléments de menuiserie.
Les phases II et III seront donc menées simultanément par la firme Saint-Denis Thompson, de Verdun, l’entrepreneur général qui devait réaliser ces deux étapes de façon consécutive dans le cadre du contrat de 3,6 M$ qui lui a été octroyé le 5 septembre.
« Cette approche permettra de réduire la durée du chantier de quatre mois et d’éviter d’entraver le pourtour du Marché avec des échafaudages tout l’hiver et notamment pendant la période des Fêtes 2017. De plus, elle génèrera une diminution du coût des travaux », explique la Ville dans un communiqué.
Une première étape a été réalisée à partir de septembre 2016 par la firme Maçonnerie Rainville et Frères, de Chambly, en vertu d’un contrat de 1,97 M$. Son mandat consistait principalement à réparer les fondations de pierre et à installer un nouveau système de drainage. À la quatrième étape, des modifications seront notamment apportées à la ventilation et au système électrique.
« Ce chantier était essentiel pour préserver ce bâtiment qui présente des problèmes structuraux importants. Plutôt que de se limiter à des travaux obligatoires, la Ville a choisi d’offrir une cure complète de Jouvence au Marché avec l’objectif premier de préserver le patrimoine bâti. Les techniques et matériaux utilisés sont sélectionnés dans le respect des composantes et approches d’origine afin que le bâtiment conserve tout son cachet », lit-on encore dans le communiqué.
Les risques
Mais faut-il vraiment aller jusqu’à remplacer toute la maçonnerie de ce bâtiment patrimonial construit en 1876-1877 et que la Ville a cité monument historique en décembre 2011? La directrice des Communications à la Ville, Brigitte Massé, a informé LE COURRIER que la municipalité allait donner une conférence de presse dans quelques jours pour répondre à toutes les questions sur le projet.
La décision d’enlever toutes les briques d’origine surprend d’autant plus que l’architecte au dossier, Richard de la Riva, s’était montré plutôt optimiste quant à l’état général de l’édifice. « Le bâtiment est solide, il possède un caractère très intéressant et plusieurs de ses éléments sont en excellentes conditions », avait-il expliqué en mai 2016. Le bureau Affleck et de la Riva Architectes avait obtenu un contrat de 298 916 $ en juillet 2015 pour la confection des plans et devis du projet du Marché et la surveillance des travaux. Dans un guide technique produit par la Ville de Québec sur l’entretien de la maçonnerie de brique, on souligne que des mesures aussi poussées que le remplacement partiel outotal d’un parement ne devraient être envisagées que si le mur menace de s’effondrer ou que les briques qui le composent sont très détériorées, au point qu’il est impossible de le réparer selon les autres techniques décrites dans le guide.
« Il sera prudent de consulter des spécialistes de la restauration et d’étudier sérieusement les implications des travaux envisagés. En effet, une intervention inconsidérée peut aggraver la détérioration du mur ou ruiner la valeur architecturale du bâtiment », avertit-on.
Dans le règlement de citation du Marché public comme monument historique, la Ville souligne que « ce bâtiment a une valeur architecturale remarquable dû à son âge et à son authenticité ». On précise que l’objectif de la citation est de préserver le caractère d’origine des principales composantes architecturales. « La nature, la modulation, la texture et la couleur des matériaux de revêtement des murs extérieurs et des ornements, tant en brique qu’en bois, sont préservés ou rétablis. » 

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