23 avril 2015 - 00:00
Bébé asphyxié dans une douillette
La Couronne réclame la prison pour les parents
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier
Un couple risque la prison pour avoir enroulé sa fillette de dix-huit mois dans une douillette, lui causant de lourds dommages neurologiques. Le juge doit rendre sa décision ce matin.

La procureure de la Couronne, Claudie ­Gilbert, réclame une peine de 4 ans ­d’emprisonnement pour le père et de 18 à 24 mois pour la mère.

En janvier 2011, l’accusé a enroulé sa fille dans une doudou parce qu’elle ­refusait de dormir et l’a déposée face contre le sol à proximité d’une source de chaleur.

Privée d’oxygène, l’enfant aujourd’hui âgée de cinq ans est dans un état neurovégétatif et présente le développement d’un bébé de six mois. Elle a même perdu son réflexe de déglutition, a exposé la ­procureure, lundi, lors des représentations sur la peine au palais de justice de Saint-Hyacinthe.

Durant sa plaidoirie faite devant le juge Marc-Nicolas Foucault, Me Gilbert a ­rappelé que le père avait admis que ce n’était pas la première fois qu’il ­enroulait sa fille de la sorte et qu’il était demeuré impassible tout au long des ­procédures judiciaires. Elle a reproché à la mère de ne pas être intervenue pour protéger son enfant et de l’avoir laissé souffrir.

Au restaurant plutôt qu’à l’hôpital

Plutôt que de se rendre directement à ­l’hôpital, les parents sont allés au ­restaurant au lendemain des faits ­reprochés, une situation « qui dépasse ­l’entendement », a affirmé la procureure.

Sur un enregistrement, a poursuivi Me Gilbert, la mère a décrit les convulsions qui secouaient sa fille durant le déjeuner.

À son arrivée au centre hospitalier,­­ ­l’enfant était somnolente, avait les lèvres bleues, ne répondait pas aux stimulus et présentait un hématome au front.

Quelques jours plus tard, l’équipe ­médicale a conclu à un cas d’asphyxie ­abusive ayant causé un état neurovégétatif.

Appelé à la barre, le père a déclaré qu’il « ferait n’importe quoi » pour revoir sa fille, placée dans un centre spécialisé. Il n’a plus le droit de la visiter, contrairement à la mère.

Il a également reconnu que si ce n’était pas la première fois qu’il ­procédait à un ­enroulement, il le faisait pour que l’enfant « soit bien » et « que oui, c’était serré, mais pas plus que les autres fois ».

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