27 décembre 2018 - 11:03
Hockey universitaire féminin
La destinée de Fanny Vigeant
Par: Maxime Prévost Durand
La gardienne de but Fanny Vigeant fait sa place avec les Rams de Ryerson University (Toronto), équipe qui se trouve présentement au sommet de la ligue universitaire de hockey féminin en Ontario. Photo gracieuseté Christian Bender - Ryerson Rams Athletics

La gardienne de but Fanny Vigeant fait sa place avec les Rams de Ryerson University (Toronto), équipe qui se trouve présentement au sommet de la ligue universitaire de hockey féminin en Ontario. Photo gracieuseté Christian Bender - Ryerson Rams Athletics

La carrière de hockeyeuse de Fanny Vigeant a pris une tout autre direction depuis qu’elle a joint la saison dernière les Rams de Ryerson University, à Toronto. Après deux saisons avec les Carabins de l’Université de Montréal, où elle n’a pas eu l’occasion de voir beaucoup d’action, la gardienne de but y vit une renaissance et prouve qu’elle a sa place dans les plus hauts niveaux du hockey féminin universitaire.

Cet automne, la Maskoutaine a présenté une fiche de cinq victoires en six rencontres devant la cage des Rams, de même qu’un pourcentage d’efficacité de 0,907. À la pause des Fêtes, son équipe est 1re au classement de l’OUA (l’équivalent du RSEQ en Ontario) et tout porte à croire que Fanny aura un rôle clé en deuxième moitié de saison, alors que la formation torontoise a dans sa mire les championnats universitaires ontarien et canadien.

Pourtant, il y a à peine deux ans, c’est sur le banc qu’elle passait tout son temps. Durant son passage avec les Carabins, équipe avec laquelle elle a remporté le championnat canadien universitaire, les occasions de garder les buts se sont faites rares.

« J’ai été avec l’Université de Montréal pendant deux ans et je ne sentais pas qu’on me donnait la chance de prouver ce que j’étais capable de faire », se remémore l’athlète, qui célèbre aujourd’hui son 23e anniversaire.

Après avoir joué dans les rangs midget AA féminin avec l’Express du Richelieu et dans la ligue collégiale avec les Nordiques du Collège Lionel-Groulx, Fanny Vigeant avait reçu des offres pour aller jouer dans la NCAA. Faute de pouvoir obtenir des bourses d’études complètes, la gardienne de but s’était finalement retournée vers les Carabins, qui démontraient un intérêt envers elle.

« On ne m’avait rien promis, mais on m’avait dit que j’aurais ma chance et je n’ai pas l’impression de l’avoir eue, explique-t-elle. Je ne pensais pas garder les buts dès ma première année, parce que j’étais une recrue, mais je m’attendais à jouer plus à ma deuxième année et ce ne fut pas le cas. J’ai décidé de faire un move avant qu’il ne soit trop tard. »

Une nouvelle chance

Grâce à des contacts, Fanny Vigeant s’est retrouvée avec les Rams de Ryerson University à l’aube de la saison 2017-18 dans l’objectif de voir plus d’action. Elle n’a toutefois joué que deux rencontres au cours de cette saison, qu’elle a remportées toutes les deux.

« Il y a un règlement dans la ligue qui dit que, si tu changes d’équipe et que tu n’es pas libérée par ton ancienne équipe, tu ne peux pas jouer avant Noël. J’avais demandé à être libérée [par les Carabins], mais ça n’a pas passé au conseil. Je ne pensais pas que ce serait un problème vu que je ne jouais pas beaucoup. »

Cela ne l’a pas empêchée de persévérer et de revenir en force cette saison. Sans être au sommet dans l’OUA au chapitre des statistiques, la Maskoutaine tire fort bien son épingle du jeu. « J’ai gagné mes cinq premiers matchs cette saison et j’ai perdu le dernier. C’était ma première défaite universitaire. »

Au fil des rencontres, la gardienne a acquis la confiance de l’entraîneuse-chef des Rams, Lisa Haley. Cette dernière avait remporté l’or en tant qu’entraîneuse adjointe d’Équipe Canada aux Jeux olympiques de Sotchi.

« J’ai vécu beaucoup d’obstacles dans mon parcours, mais je n’ai jamais arrêté, confie Fanny. À force de travailler, même si tu ne sais pas ce que ça va donner, ça finit par payer. »

Sur la glace comme à l’école

En changeant d’université, Fanny a aussi changé de programme d’études, passant de l’enseignement à la psychoéducation, et elle ne pourrait être plus heureuse de sa décision. Bien qu’un petit stress accompagnait le fait d’aller étudier en anglais, la transition va au-delà de ses attentes. « Je me suis pas mal surprise. J’ai même de meilleures notes que celles que j’avais à Montréal », dit-elle en riant.

Ses efforts académiques ont d’ailleurs été récompensés cet automne, alors qu’elle a reçu la mention U Sports Academic All-Canadians, remise aux étudiants-athlètes dont la moyenne générale est de plus de 80 %, de même qu’une lettre de la gouverneure générale du Canada, Julie Payette.

Tous les astres semblent maintenant alignés pour Fanny Vigeant, tant sur la glace qu’à l’école.

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