5 décembre 2019 - 15:17
La dualité de Rymz
Par: Maxime Prévost Durand
Rappeur bien connu sur la scène québécoise, Rymz est également éducateur spécialisé auprès de jeunes de la DPJ. Photo gracieuseté

Rappeur bien connu sur la scène québécoise, Rymz est également éducateur spécialisé auprès de jeunes de la DPJ. Photo gracieuseté

Le nom de Rymz est déjà bien implanté sur la scène du rap queb, et ce, depuis bon nombre d’années. Avec trois albums solos à son actif et quelques autres issus de collaborations, le rappeur maskoutain s’est forgé une place de choix dans le cœur des amateurs du genre. Mais ce que peu de gens savent, c’est que Rémi Daoust - de son vrai nom - est aussi éducateur spécialisé au quotidien.

Depuis une douzaine d’années, il travaille dans une maison regroupant des jeunes de la DPJ âgés de 6 à 12 ans. Il s’agit d’enfants retirés d’une famille dysfonctionnelle ou dont le placement dans une famille d’accueil n’a pas fonctionné.

Là-bas, il fait les devoirs avec les jeunes à leur retour de l’école, il leur fait à manger, il dort sur place et il s’occupe de la routine matinale le jour levé. En gros, son rôle ressemble à celui d’un parent. « Mais sans trop le côté affection », précise-t-il, en entrevue téléphonique au COURRIER, alors qu’il revenait tout juste d’une rencontre de bulletin.

À cette maison, ils sont six éducateurs à s’alterner. Rémi Daoust y passe deux journées complètes (24 h) par semaine habituellement. S’il continue ce travail en parallèle de sa carrière de rappeur, c’est surtout parce qu’il est « obligé de payer les bills », reconnaît-il. Mais il le fait aussi par passion.

« Il y a des journées plus tough que d’autres, mais ça me permet de garder un pied dans la jeunesse. Je n’ai pas d’enfants encore, alors… », laisse-t-il tomber, comme s’il dévoilait son désir de fonder une famille.

Libre avec son art

Même s’il travaille auprès d’enfants, Rémi Daoust ne fait aucun compromis lorsqu’il entre dans la peau de Rymz. Il suffit de jeter un coup d’œil à ses réseaux sociaux ou même d’écouter certaines de ses chansons pour le saisir.

« Je reste libre avec mon art. Mes boss comprennent le délire, affirme le rappeur, reconnaissant de leur ouverture. Dans la vie, j’aime faire le party. […] Il faut donner un show aussi. »

Lorsqu’on évoque le double standard que cela peut dégager, le Maskoutain ne se défile pas. « C’est vrai que c’est un peu contradictoire. Mais je suis content d’avoir les deux dans ma vie. L’un ne va pas sans l’autre pour moi. S’il y avait juste les enfants dans ma vie, il me manquerait quelque chose et s’il y avait seulement la musique, ce serait la même chose. C’est une question d’équilibre. »

À Saint-Hyacinthe avec Farfadet

Tout juste revenu de la France où il a accompagné Loud le mois dernier, Rymz sera la tête d’affiche d’une grande fête rap en sol maskoutain le vendredi 13 décembre. Pour la première fois de sa carrière, il montera sur la scène du Centre des arts Juliette-Lassonde, dans le Cabaret André-H.-Gagnon, dans le cadre d’une soirée qui regroupera pas moins de six autres rappeurs, dont son bon ami Farfadet, lui aussi de Saint-Hyacinthe.

Rymz et Farfadet, qui ont cumulé les collaborations par le passé, travaillent d’ailleurs sur un EP commun qui devrait voir le jour au début de 2020. Puisque l’occasion se présente, les deux rappeurs partageront la scène le temps de quelques chansons dans le cadre de ce spectacle, a confié Rymz. Et bien entendu, « S-H », un duo des deux confrères qui se retrouve sur le dernier album de Farfadet et qui fait référence à Saint-Hyacinthe, sera à l’honneur.

Rymz a également des projets en solo, avec un nouvel album dans les plans pour faire suite à Mille Soleils, paru il y a deux ans. Le rappeur maskoutain a justement lancé, hier, une nouvelle chanson intitulée « Cercueil », accompagnée d’un vidéoclip.

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