10 janvier 2013 - 00:00
La fête du verglas
Par: Martin Bourassa

La célèbre crise du verglas a eu 15 ans cette semaine.

Disons que cet anniversaire est passé rapidement, en coup de vent.On a souligné la chose à la radio et j’ai lu un ou deux trucs dans les journaux, pas plus.On est loin de la frénésie de l’an 1, du cinquième et du dixième anniversaire.Localement, je n’ai pas commandé de textes dans LE COURRIER, en estimant que l’on avait déjà fait le tour du jardin de givre.En rajouter une couche pour dire quoi? Gardons la tête froide et nos idées pour les 20 ans de la célèbre crise. Ce sera pour 2018. Je vous donne déjà rendez-vous.Les 20 ans du verglas vont arriver plus vite que l’on pense, croyez-moi.Cela dit, c’est étonnant de constater à quel point les souvenirs de cet épisode douloureux sont encore frais à notre mémoire individuelle et collective.Faut dire que dans le triangle noir, les Maskoutains ont été marqués au fer rouge.Encore aujourd’hui, on a du mal à croire que nous ayons dû nous débrouiller un gros mois sans électricité. Que des collectivités au grand complet se sont retrouvées isolées du jour au lendemain. Et pas au fin fond du Québec profond, mais à un jet de glace de Montréal. Juste à y repenser, cela donne froid dans le dos.D’autant plus que nous savons maintenant, et ce, malgré tous les travaux et les boucles d’Hydro-Québec, que nous sommes vulnérables face à la nature et aux intempéries.J’écris ces lignes et je revois des scènes mémorables. La glace, les rues, l’armée, la noirceur, le bruit des génératrices, le désespoir, les sinistrés au cégep et à la PHD, les gens entassés dans les hauteurs de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, la distribution de bois aux Galeries, la salle de rédaction sinistrée du COURRIER, etc. La liste est longue. Honnêtement, c’est le genre d’épreuve que l’on ne souhaite jamais revivre.D’autant plus que je n’ai pas tiré de grandes leçons de cette crise.Je n’ai pas appris à aimer la fondue et je n’ai pas de génératrice, ni de poële à bois à la maison. Aucune source de chauffage d’appoint, sinon une bonne couette et une amoureuse. C’est quand même mieux que rien, non?Pour le reste, on s’en reparle dans cinq ans, promis.

M.B.

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