28 juin 2012 - 00:00
La fierté de l’UPA
Par: Le Courrier
Voici une réplique à la lettre ouverte « 40 ans de monopole syndical... ça se fête! », publiée dans notre édition du 14 juin.

Benoit Girouard,Président de l’Union paysanne,

M. Girouard, j’aimerais dans un premier temps vous remercier de l’intérêt que vous portez aux 40 ans de l’Union des producteurs agricoles. Cette organisation a su au fil des ans défendre toutes les entreprises agricoles du Québec, indépendamment de leurs tailles.Au sein de la Fédération de Saint-Hyacinthe, il y a près de 200 producteurs qui s’impliquent dans leur organisation, qui écoutent les besoins des producteurs, qui les défendent, qui travaillent à améliorer leur sort et qui s’entraident pour la défense du territoire agricole. Nous sommes loin, comme vous le prétendez arbitrairement, d’un monopole antidémocratique!Sachez, cher monsieur, que l’agriculture est rentable pour une société comme la nôtre. Les investissements qui sont faits par les gouvernements dans ce secteur d’activités rapportent énormément d’argent au trésor public et à l’ensemble des collectivités.Si des villages existent encore aujourd’hui, loin des grands centres urbains, on le doit peut-être à l’agriculture et à ces hommes et ces femmes qui produisent des biens de consommation pour les communautés qui les entourent.Personnellement, je suis président de la Fédération de Saint-Hyacinthe depuis six ans et je suis fier de représenter tous les producteurs. Je dis souvent à la blague que je ne les pèse pas avant de les défendre.Vous seriez peut-être étonné d’apprendre, M. Girouard, que sur notre territoire le tiers des entreprises agricoles sont considérées comme de petite taille, avec des revenus bruts de moins de 50 000 $. Il faudrait donc arrêter de parler d’une agriculture industrielle.En plus, un poste est attribué au sein des conseils d’administration de syndicats locaux aux fermes de petite taille.L’Union des producteurs agricoles est une organisation proactive pour faire évoluer le modèle de l’agriculture québécoise et canadienne. Contrairement à vos allégations, elle a été au service des agriculteurs et la très très grande majorité des producteurs le reconnaissent d’emblée.Notre organisation en est une de terrain.Vous n’étiez peut-être pas là en tant qu’organisation à l’époque, mais durant le verglas de 1998, l’Union des producteurs agricoles a non seulement défendu ses membres, mais elle a aussi été présente dans des villages et des villes sinistrées. Nous avons partagé nos équipements avec les municipalités.Le printemps dernier, l’Union des producteurs agricoles a aussi été très active pour la centaine de producteurs touchés par les inondations de la rivière Richelieu. Pendant ce temps, je n’ai pas eu trop tôt d’échos sur l’aide que vous avez apportée aux producteurs dans les rangs de Noyan, Sainte-Anne-de-Sabrevois, Saint-Jean-sur-Richelieu et Henryville.Par le passé, nous étions au front pour défendre tous les producteurs victimes de la listériose, les producteurs de bovins qui ont été touchés de la crise de la vache folle et les producteurs de porcs. Aurions-nous dû être de simples spectateurs pendant que des drames se vivaient partout, dans toutes les régions?D’autre part, je ne veux pas reprendre une à une vos affirmations gratuites et sans fondement, mais je vous dirais simplement qu’en matière environnementale, la Fédération de Saint-Hyacinthe a été une ressource de premier plan, avec des centaines de producteurs, dans des projets en agroenvironnement depuis une quinzaine d’années pour changer les pratiques aux champs et se concerter dans les projets de bassins versants.Quoi que vous en pensiez, le système de mise en marché collective a permis aux agriculteurs québécois de se démarquer dans un monde en perpétuel changement. Par exemple, individuellement, les 30 000 producteurs agricoles n’auraient certainement pas le même rapport de force face à trois entreprises qui se partagent 75 % des ventes en épicerie.Les 10 ans de l’Union paysanne se sont déroulés principalement en cassant du sucre à l’égard d’une organisation qui défend des producteurs agricoles. Je souhaite que dans les prochaines années vous changiez votre approche parce que ce n’est pas de cette façon qu’une société avance dans la vie, dans la vraie vie…Je suis fier d’être un artisan du changement dans une belle et grande organisation, celle de l’Union des producteurs agricoles.

Réjean BessettePrésidentFédération de l’UPA de Saint-Hyacinthe

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