29 janvier 2015 - 00:00
Industrie du veau de lait
La Financière agricole serre la vis
Par: Jean-Luc Lorry
L’industrie du veau de lait se retrouve sous la loupe de la Financière agricole du Québec.  Photo iStock

L’industrie du veau de lait se retrouve sous la loupe de la Financière agricole du Québec. Photo iStock

L’industrie du veau de lait se retrouve sous la loupe de la Financière agricole du Québec.  Photo iStock

L’industrie du veau de lait se retrouve sous la loupe de la Financière agricole du Québec. Photo iStock

Devant l’impossibilité d’établir un coût de production représentatif de l’industrie du veau de lait, le conseil d’administration de la Financière agricole du Québec a conclu que des ajustements au programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) étaient nécessaires et dans les plus brefs délais.

En 2014, la Financière agricole avait mandaté le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) pour réaliser une étude approfondie de l’industrie du veau de lait qui est contrôlée à 90 % par deux intégrateurs basés à Saint-Hyacinthe : Délimax et Écolait (voir autre texte).

Des mesures ont été adoptées en janvier par la Financière agricole, ce qui entraînera une réduction significative des montants octroyés à ce secteur via le programme ASRA.

Ces ajustements tiendront compte maintenant de remises de dettes et d’escomptes accordés aux producteurs par les intégrateurs. « Nos analyses indiquent que des montants significatifs ont été accordés par les fournisseurs (intégrateurs) aux adhérents ASRA (éleveurs) à titre de remises de dettes ou d’escomptes, faisant en sorte que les coûts d’alimentation ne sont pas représentatifs de la réalité », explique Louis-Pierre Ducharme, porte-parole de la Financière agricole du Québec.

« Les montants ainsi accordés seront pris en compte et devraient générerune diminution du revenu stabilisé », poursuit-il.

La Financière a également constaté que l’abattage de veaux de lait à l’extérieur du Québec progresse et a représenté 22 % du total des veaux produits en 2013.

« Cette situation prive le Québec de retombées économiques importantes. Pour l’année d’assurance 2015, il a été retenu d’appliquer une limite de 15 % du nombre de veaux abattus à l’extérieur du Québec pouvant être assurable au programme ASRA », précise M. Ducharme sur ce point.

La cotisation de la prime ASRA payée à un tiers par le producteur agricole et à deux tiers par le gouvernement du Québec passera dès le 1er juillet à 50 % (au lieu de 33 %) pour les intégrateurs si ceux-ci n’apportent aucun ajustement au mode de production des veaux de lait québécois.

« La nouvelle modulation de la prime fera passer à 50 % la part de l’entrepreneur agricole pour l’ensemble du secteur à l’exception de certaines exploitations », note le porte-parole de la Financière agricole.

Un ajustement à la hausse du prix de vente des veaux de lait aux abattoirs (propriété des intégrateurs) fait également partie des exigences de la Financière agricole.

Comité de travail

Finalement, il a été convenu entre la Financière agricole, la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ) et le ministère de l’Agriculture de mettre sur pied un comité de travail pour se pencher sur le secteur du veau de lait.

Ce comité de travail sera piloté par la FPBQ et sera composé de « tous les maillons de la filière ».

« Ce comité doit nous démontrer d’ici la fin du printemps qu’il est encore possible de respecter nos conditions pour maintenir l’ASRA », indique le porte-parole de la Financière agricole.

Les travaux du comité débuteront en février pour se terminer en mai.

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