6 octobre 2016 - 00:00
Commission de 145 000 $
La Fondation Honoré-Mercier a manqué de vigilance, selon Michel Nadeau
Par: Rémi Léonard
Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques. Photo courtoisie

Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques. Photo courtoisie

Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques. Photo courtoisie

Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques. Photo courtoisie

Même si la Fondation Honoré-Mercier semble bien vivre avec le montant empoché par l’une de ses administratrices dans l’achat de la Place Blanchet, cette aisance n’est pas partagée par le directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques (IGOPP), Michel Nadeau.


Devant les faits, il a conclu que la situation dans laquelle s’est placée Denise Cloutier a toutes les apparences d’un conflit d’intérêts. « Soit elle agit comme bénévole, soit comme courtière, mais on ne peut pas faire les deux », a-t-il affirmé. Dans un organisme à but non lucratif, les membres du C.A. ne doivent retirer aucun intérêt personnel de leur implication, a-t-il rappelé.

« C’est au président du C.A. de s’assurer que ce genre de situation n’arrive pas. On a manqué de vigilance dans ce cas », estime-t-il. Il aurait en effet fallu trancher entre les deux positions : soit elle quitte son poste pour compléter la transaction, ou bien elle reste et laisse le mandat à un courtier indépendant. « On ne peut pas commencer comme bénévole, puis partir le compteur à un moment donné », a-t-il imagé.

Déclarer son intérêt et se retirer des votes en lien avec le projet, comme Denise Cloutier a fait, n’est pas suffisant, selon Michel Nadeau. Rester administrateur place les autres collègues dans une position trop délicate, selon lui.

Rencontrée la semaine dernière, l’équipe de la fondation semblait tout de même à l’aise avec la commission versée à Denise Cloutier et a défendu la légitimité de cette rémunération. La courtière a aussi maintenu qu’elle n’a absolument rien à se reprocher.

Elle poursuit d’ailleurs fermement son implication à la fondation, notamment en faisant du démarchage pour trouver les locataires qui occuperont la future clinique. Cette portion se fait de manière entièrement bénévole, a-t-elle confirmé au COURRIER.

Reste que « le message envoyé aux professionnels est problématique », croit Michel Nadeau. Il s’inquiète du fait que des administrateurs puissent décider de s’impliquer dans des organismes en vue d’en retirer des bénéfices.

L’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), dont la mission est d’encadrer cette profession et de protéger le public, n’a pas voulu commenter ce cas spécifique. Son règlement sur les conditions d’exercice et la déontologie des courtiers aborde toutefois les situations de conflit d’intérêts. Denise Cloutier est titulaire d’un permis de l’OACIQ.

Le président de la Chambre immobilière de Saint-Hyacinthe, Normand Racine, n’a pas non plus voulu commenter la situation puisqu’aucune plainte ne lui a été soumise.

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